Inde rend obligatoire l’installation préalable d’une application de cybersécurité sur les smartphones


Principaux renseignements

  • Le ministère indien des Télécommunications exige des fabricants de smartphones qu’ils préinstallent une application de cybersécurité développée par le gouvernement sur tous les nouveaux appareils.
  • Cette mesure soulève des questions quant au consentement et à la vie privée des utilisateurs, car l’application ne peut pas être supprimée.
  • Selon le gouvernement, l’application est essentielle pour lutter contre les cybermenaces, retrouver les téléphones perdus et lutter contre la contrefaçon.

Le ministère indien des Télécommunications a pris une mesure controversée dans la lutte contre la cybercriminalité croissante en obligeant les fabricants à préinstaller une application de cybersécurité sur les nouveaux appareils. Ce décret gouvernemental confidentiel pourrait créer des tensions avec les géants de la technologie et les défenseurs de la vie privée, rapporte Reuters.

Selon la directive, les grands fabricants de smartphones, dont Apple, Samsung et Xiaomi, doivent préinstaller dans les 90 jours l’application Sanchar Saathi développée par le gouvernement sur les nouveaux appareils, de manière à ce qu’elle ne puisse pas être supprimée par les utilisateurs. Pour les téléphones déjà en circulation, les fabricants doivent installer l’application via des mises à jour logicielles.

Élimination de la liberté de choix

Cette décision suscite les critiques des avocats spécialisés dans les technologies. Mishi Choudhary, avocat spécialisé dans les droits sur Internet, affirme que cette mesure élimine en fait la liberté de choix des utilisateurs. Cette mesure ressemble à une exigence similaire introduite par la Russie en août, selon laquelle l’application de messagerie MAX, soutenue par l’État, devait être préinstallée sur tous les téléphones, ce qui a suscité de vives critiques de la part des défenseurs de la vie privée.

Lutter contre les cyberrisques

L’Inde, qui compte un marché mobile gigantesque de plus de 1,2 milliard d’abonnés, considère cette application comme un outil essentiel pour lutter contre les risques liés à la cybersécurité, tels que la duplication des numéros IMEI, qui peuvent être utilisés à des fins frauduleuses et pour manipuler le réseau. Le gouvernement souligne l’efficacité de l’application pour retrouver les téléphones perdus et fait état de plus de 700 000 signalements depuis son lancement en janvier.

Apple a toutefois toujours refusé ce type de demandes gouvernementales. Sa politique interne interdit strictement la préinstallation d’applications tierces ou gouvernementales avant la vente d’un smartphone. Des sources proches du dossier suggèrent qu’Apple pourrait chercher un compromis, par exemple en encourageant les utilisateurs à installer l’application plutôt qu’en la rendant obligatoire.

Téléphones perdus

L’objectif principal de l’application est d’aider les utilisateurs à bloquer et à localiser les smartphones perdus ou volés sur tous les réseaux de télécommunications via un registre central. En outre, l’application permet aux utilisateurs d’identifier et de couper les connexions mobiles frauduleuses.

Le gouvernement indien affirme que cette application est essentielle pour prévenir les cybermenaces, localiser et bloquer les téléphones perdus ou volés, mais aussi pour aider les forces de l’ordre à tracer les appareils et à lutter contre les téléphones contrefaits sur le marché noir. (uv)

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