La Chine dissimule-t-elle le pétrole importé d’Iran en utilisant des étiquettes indonésiennes ?


Principaux renseignements

  • Les négociants soupçonnent la Chine d’importer du pétrole brut iranien étiqueté comme indonésien pour contourner les sanctions américaines.
  • Cette tactique ressemble aux pratiques antérieures consistant à étiqueter le pétrole iranien comme étant malaisien.
  • Malgré un changement d’étiquetage en faveur de l’Indonésie, les données analytiques suggèrent que d’importants volumes de brut iranien continuent d’atteindre la Chine par le biais de transferts de navire à navire au large des côtes de la Malaisie.

La récente augmentation des importations chinoises de pétrole brut en provenance d’Indonésie a éveillé les soupçons des négociants qui pensent que ces importations masquent des cargaisons de pétrole brut iranien. Cette stratégie consiste à réétiqueter l’origine du pétrole afin de contourner les sanctions imposées à l’Iran par les États-Unis. C’est ce qu’écrit l’agence de presse Reuters.

Une tactique familière

Les négociants utilisent depuis longtemps la tactique consistant à déclarer que le pétrole iranien est malaisien afin de le vendre à la Chine, le plus grand acheteur mondial de ce brut sanctionné. Alors que la Chine a officiellement cessé d’importer du brut iranien en 2022, ses données douanières indiquent systématiquement des volumes de pétrole d’origine malaisienne supérieurs à ce que le pays produit réellement.

L’Indonésie émerge comme une nouvelle source

Cette année, l’Indonésie est apparue comme une nouvelle origine déclarée pour le pétrole, probablement en raison de la surveillance accrue des banques concernant les cargaisons étiquetées comme étant malaisiennes. Certaines banques rejetteraient les documents mentionnant la Malaisie comme origine du brut. Ce changement peut également être attribué aux récentes annonces de la Malaisie visant à renforcer la réglementation sur les transferts illégaux de navire à navire (STS), une pratique utilisée pour masquer l’origine réelle du pétrole.

Malgré le changement d’étiquetage, les négociants confirment que les transferts STS de brut iranien destiné à la Chine ont toujours lieu principalement au large des côtes de la Malaisie. Les données analytiques appuient ces affirmations, indiquant que la Chine a importé plus de 57 millions de tonnes de brut d’origine iranienne ou soupçonné d’être d’origine iranienne au cours des dix premiers mois de 2024, la majorité étant acheminée via des transferts STS. (uv)

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