La Russie réagit aux drones ukrainiens avec des réservistes et des lois strictes


Principaux renseignements

  • La Russie renforce sa défense contre les attaques de drones ukrainiens en déployant des réservistes et en bloquant temporairement les communications mobiles.
  • En outre, de nouvelles lois prévoient des peines plus sévères pour les actes de sabotage, y compris la prison à vie pour les mineurs impliqués.

La Russie a mis en œuvre des changements juridiques radicaux visant à renforcer ses défenses internes contre les attaques et les opérations de sabotage ukrainiennes.

Depuis le début de l’invasion à grande échelle, il y a près de quatre ans, la Russie est devenue de plus en plus vulnérable aux attaques de drones ukrainiens visant les infrastructures énergétiques. Ces opérations offensives ont mis en évidence des vulnérabilités que le Kremlin pensait auparavant éloignées du champ de bataille.

Mobilisation des réservistes

En réponse aux préoccupations en matière de sécurité, le président Poutine a récemment autorisé la mobilisation d’environ 2 millions de réservistes pour protéger les infrastructures critiques, notamment les raffineries qui ont été à plusieurs reprises la cible de drones ukrainiens. Cette mesure permet au Kremlin de renforcer ses défenses sans avoir à recourir à une nouvelle mobilisation, qui s’est avérée impopulaire auprès de la population. Les réservistes suivent une formation militaire annuelle et reçoivent une modeste allocation mensuelle pour rester dans la réserve active.

Contre-mesures électroniques

Outre les mesures de sécurité physiques, les autorités russes mettent également en œuvre des contre-mesures électroniques afin de perturber le vol des drones ukrainiens. L’une de ces mesures consiste à bloquer automatiquement les connexions mobiles pendant 24 heures après le retour de l’étranger. Cette « période de refroidissement de la carte SIM » vise à empêcher les drones d’utiliser les réseaux mobiles civils pour la télémétrie, la transmission vidéo ou les signaux de commande.

Cette restriction a semé la confusion parmi les Russes de retour de l’étranger, tandis que les habitants de la région de Pskov, à la frontière avec la Lettonie et l’Estonie, ont également signalé que leurs connexions avaient été accidentellement bloquées en raison des nouvelles règles de sécurité.

Inquiétudes croissantes

Les nouvelles lois reflètent les inquiétudes croissantes de la Russie quant à la capacité de l’Ukraine à mener des attaques terrestres sur son territoire à l’aide de drones. Ces inquiétudes risquent de s’intensifier à l’heure où l’Ukraine se prépare à déployer ses propres missiles à longue portée. Ensemble, ces mesures se traduisent par une ingérence accrue de l’État dans la vie quotidienne des Russes ordinaires, reflétant le resserrement de l’emprise du Kremlin sur le contrôle et la volonté de poursuivre la mobilisation sociale.

Sabotage

En outre, le gouvernement russe recourt à des tactiques d’intimidation et à des peines plus sévères pour les actes de sabotage commis à l’intérieur de ses frontières. La nouvelle législation impose des peines à perpétuité à ceux qui impliquent des mineurs dans des actes de sabotage et abaisse l’âge de la responsabilité pénale de 18 à 14 ans. Cette mesure s’inscrit dans la continuité des condamnations de mineurs pour terrorisme et sabotage depuis le début de la guerre, avec au moins 158 condamnations enregistrées.

Kirill Kabanov, membre du Conseil présidentiel des droits de l’homme, a défendu ces mesures comme étant nécessaires compte tenu de l’état actuel de la guerre. Il a souligné qu’il s’agissait de réalités malheureuses mais inévitables.

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