Design entièrement revu, philosophie repensée, partenariat historique abandonné… Le OnePlus 15 marque un tournant majeur pour les flagships de la marque chinoise. L’appareil assume une direction très orientée gaming, adopte un choix d’écran surprenant et promet une autonomie record. Que vaut réellement ce nouveau modèle ?
Présents au pré-briefing organisé à Prague il y a quelques semaines, nous avons pu constater à quel point le OnePlus 15 rompt avec ses prédécesseurs. Le changement est visible dès le premier coup d’œil : le design est entièrement repensé et tranche radicalement avec celui du OnePlus 13 – OnePlus ayant sauté la numérotation “14”. Exit les courbes : place à un format plus anguleux, dans l’air du temps. Même traitement pour le module photo circulaire, remplacé par un bloc carré aux angles adoucis.
Un style qui dénote
En main, l’appareil s’avère agréable, bien que très imposant. On s’étonne d’ailleurs que la marque n’ait pas cédé à la mode de l’ultra-fin. Si l’esthétique évolue dans le bon sens, l’ergonomie, elle, en pâtit quelque peu, en raison de ses arêtes plus anguleuses et de ses dimensions (76,7 mm x 161,4 mm x 8,1 mm).
Le constructeur mise néanmoins sur des bordures extrêmement fines (1,15 mm) et une résistance record (IP66, IP68, IP69 et IP69K) pour séduire. Le smartphone résiste ainsi à une immersion de 2 mètres pendant 30 minutes, ainsi qu’à des jets haute pression à 80°C.
Petit détail amusant : la coque arrière peut servir de bloc-notes. On peut y écrire avec un ongle ou une pièce, puis effacer d’un simple passage du doigt. Moins amusante, en revanche, est la disparition de l’Alert Slider, remplacé par un bouton programmable destiné à mettre en avant Mind Space.
Écran et performances : le choix du gaming
Des choix esthétiques qui s’expliquent par l’orientation du téléphone, axée sur le gaming. L’adoption d’un écran Full HD+ LTPO 1,5K à 165 Hz – une première sur mobile – en est le meilleur exemple. Un “downgrade” du QHD assumé, car en jeu, le taux de rafraîchissement prime sur la définition.
Pour la majorité des utilisateurs, le compromis ne pose aucun problème : l’écran reste très réactif, les couleurs sont équilibrées, les noirs profonds, et la luminosité correcte en extérieur.
Côté performances, OnePlus voit grand et introduit une architecture “tri-chip”. Le OnePlus 15 embarque la puce Qualcomm Snapdragon 8 Elite Gen 5, 16 Go de RAM ultra rapide, et surtout un processeur dédié à la réponse tactile (Touch Response Chip) pour optimiser la réactivité en jeu et un autre pour assurer une bonne connexion (G2 Wi-Fi Chip). Résultat : aucune latence, aucun ralentissement, et aucune chauffe notable grâce au nouveau système de refroidissement 360° Cryo-Velocity, incluant un refroidissement d’écran à l’aérogel.
L’endurance avant tout
Un smartphone dédié au gaming se doit d’offrir une autonomie solide. Avec sa batterie record de 7 300 mAh (technologie silicium-carbone), le OnePlus 15 assure largement. En usage courant (réseaux sociaux, messages), nous avons dépassé les deux jours d’utilisation.
La charge rapide est également au rendez-vous : comptez environ 40 minutes pour un plein complet.
OxygenOS 16, IA partout… mais mises à jour limitées
Le OnePlus 15 tourne sous OxygenOS 16, basé sur Android 16. L’interface demeure claire, fluide et très personnalisable, malgré la présence de quelques pourriciels et d’une inspiration visible du Liquid Glass d’Apple avec ses icônes transparentes.
Point décevant : la politique de mises à jour. OnePlus ne promet que 4 ans de mises à jour majeures et 6 ans de correctifs de sécurité — moins que Google ou Samsung.
L’intelligence artificielle est très présente, notamment avec Mind Space et le bouton Plus Key, qui rappelle assez clairement l’Essential Space de Nothing.
La photo, le vrai point faible
Côté photo, le OnePlus 15 marque la fin du partenariat avec Hasselblad. Le smartphone s’appuie désormais sur ses propres algorithmes et son moteur IA maison, le DetailMax Engine.
La configuration comprend un capteur principal 50 Mpx (f/1.8), un ultra grand-angle 50 Mpx (f/2.8) etun téléobjectif périscopique 50 Mpx (f/2.0) avec zoom optique x3 ou x3,7. Les photos sont globalement bonnes : détaillées, colorimétrie naturelle, rendu agréable. Mais on reste loin des meilleurs photophones du marché.
Nous avons observé un autofocus parfois capricieux, générant des clichés flous (photo 1), des performances moyennes en basse luminosité, un zoom qui s’effondre au-delà du x3,5 malgré l’apport de l’IA (photos 2 et 3).



À noter toutefois : un bel effort en vidéo, avec la 4K 120 fps et Dolby Vision HDR.
Conclusion
Le OnePlus 15 marque un tournant assumé pour la marque : puissance brute, écran ultra-fluide, autonomie record et refroidissement avancé en font un smartphone taillé avant tout pour le gaming et les usages intensifs. En contrepartie, la partie photo déçoit, l’Alert Slider disparaît et la politique de mises à jour reste moins ambitieuse que chez certains concurrents. Malgré ces concessions, le OnePlus 15 s’impose comme un choix de premier ordre pour celles et ceux qui recherchent avant tout vitesse, endurance et performance, le tout pour un prix inférieur aux 1.000 euros.


