Principaux renseignements
- Le département américain du Trésor a bloqué l’acquisition des actifs internationaux de Lukoil par Gunvor Group en raison de ses inquiétudes concernant les liens entre le négociant en pétrole et en gaz et le gouvernement russe.
- Bien qu’elle se soit défendue contre les accusations d’être une « marionnette du Kremlin », Gunvor a finalement retiré son offre d’achat des actifs de Lukoil.
- La décision du département du Trésor laisse planer une incertitude sur l’avenir des activités mondiales de Lukoil.
Gunvor, une société suisse de négoce de matières premières, a renoncé à son offre de 22 milliards de dollars (19 milliards d’euros) pour acquérir les actifs internationaux de Lukoil, suite à l’opposition du département du Trésor américain. Le Trésor a qualifié Gunvor de « marionnette du Kremlin » et a déclaré qu’il bloquerait l’opération tant que la Russie poursuivrait ses actions militaires en Ukraine.
Réponse de Gunvor
Gunvor s’est défendue contre ces accusations, affirmant qu’elle avait pris ses distances avec le commerce du pétrole russe depuis plus de dix ans, qu’elle s’était séparée de ses actifs russes et qu’elle avait publiquement condamné la guerre en Ukraine. Malgré cela, Gunvor a décidé de retirer sa proposition.
Lukoil, la plus grande compagnie pétrolière privée de Russie, avait accepté l’offre de Gunvor la semaine dernière, après que les nouvelles sanctions américaines aient empêché Lukoil d’opérer au niveau international à partir du 21 novembre. La décision du Trésor laisse le sort des opérations mondiales de Lukoil incertain.
L’étendue de l’acquisition
Le projet d’acquisition englobait un vaste portefeuille comprenant des raffineries en Bulgarie et en Roumanie, environ 2 000 stations-service en Europe et aux États-Unis, ainsi que des projets pétroliers et gaziers au Kazakhstan, en Irak, au Mexique et en Ouzbékistan. Le Financial Times a estimé la valeur de ces actifs à 22 milliards de dollars (19 milliards d’euros).
Gunvor a été créée en 2000 par l’homme d’affaires suédois Torbjörn Törnqvist et l’oligarque russe Gennady Timchenko, qui était autrefois un important exportateur de pétrole brut russe. Timchenko, un proche de Poutine, a vendu sa participation de 43,6 pour cent dans Gunvor en 2014, juste avant que les États-Unis ne lui imposent des sanctions à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie. À l’époque, le Trésor a prétendu que Poutine détenait des investissements dans Gunvor, ce que cette dernière a toujours nié. (fc)
Suivez également Business AM sur Google Actualités
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

