Principaux renseignements
- L’Iran refuse de participer aux négociations nucléaires tant que les États-Unis n’adopteront pas une position d’égalité et d’intérêt mutuel.
- L’Iran considère que l’évolution de la dynamique régionale joue en défaveur d’Israël et de son allié, les États-Unis.
- Oman, historiquement médiateur entre l’Iran et les États-Unis, plaide en faveur d’un changement d’approche vis-à-vis de l’isolement de l’Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré dans une interview accordée à Al Jazeera que l’Iran ne se précipitait pas pour reprendre les négociations nucléaires avec les États-Unis. Il a souligné que l’Iran ne participerait à des négociations indirectes que si les États-Unis adoptaient une position d’égalité et d’intérêt mutuel. Araghchi a jugé déraisonnables et injustes les conditions posées par les États-Unis pour la reprise des pourparlers, qui incluraient des négociations directes, l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium, la limitation du programme de missiles de l’Iran et la réduction du soutien aux alliés régionaux, ce qui rendrait tout accord impossible.
Dynamique régionale changeante
Malgré la pression exercée par la réimposition des sanctions de l’ONU et d’autres défis, Araghchi s’est dit confiant dans l’évolution de la dynamique régionale qui, selon lui, se retourne contre Israël, l’allié le plus proche des États-Unis au Moyen-Orient. Il a souligné que les actions du Premier ministre israélien Netanyahou, qu’il a qualifiées de crimes de guerre, prouvent involontairement qu’Israël est la principale source d’insécurité dans la région.
Le ministre des affaires étrangères d’Oman, Badr bin Hamad al-Busaidi, s’est fait l’écho de ce sentiment en critiquant publiquement Netanyahu et son gouvernement intransigeant lors d’un forum régional. Al-Busaidi a fait valoir que le CCG a longtemps toléré l’isolement de l’Iran et a appelé à un changement de cette approche. Oman a toujours servi de médiateur entre l’Iran et les États-Unis sur diverses questions, notamment les questions nucléaires, la finance et les échanges de prisonniers.
Canaux diplomatiques
Alors que les discussions prévues entre Téhéran et Washington ont été interrompues par une attaque israélienne sur les installations nucléaires iraniennes en juin, les médias suggèrent que l’administration Trump a récemment envoyé un message à Téhéran par l’intermédiaire d’Oman. La porte-parole du gouvernement iranien a confirmé avoir reçu ces messages, mais a refusé de fournir des détails sur leur contenu ou sur la réponse de l’Iran.
Araghchi a révélé que la majeure partie de l’uranium enrichi à 60 pour cent de l’Iran, soit environ 400 kilogrammes, est enfouie sous les décombres des installations endommagées par les attaques américaines et israéliennes. Il a déclaré que l’Iran n’avait pas l’intention de retirer cet uranium tant que des conditions favorables ne se présenteraient pas. L’étendue des dégâts subis par l’uranium enrichi reste inconnue et ne sera déterminée que lorsqu’il sera excavé.
Sanctions et reprise des vols
Malgré l’absence de progrès substantiels dans la reprise des négociations avec Téhéran, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont imposé des sanctions liées aux exportations présumées de drones de l’Iran vers la Russie et à son programme nucléaire. Ils ont également suspendu les accords bilatéraux de services aériens avec l’Iran, ce qui a eu un impact sur les compagnies aériennes iraniennes. Toutefois, certains signes indiquent une reprise progressive des vols, Austrian Airlines ayant récemment atterri à Téhéran et Lufthansa prévoyant de faire de même.
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