Tous ceux qui vivent en Belgique ou aux Pays-Bas connaissent cela : des prévisions météorologiques qui ressemblent parfois plus à une devinette dans une émission de télé qu’à une analyse scientifique. La fiabilité des prévisions à court terme oscille entre 80 et 90 pour cent, selon les sources, mais lorsqu’il s’agit de prévoir le soleil, la pluie ou le vent, les choses tournent souvent mal. Heureusement, l’aide vient d’une source inattendue : la Chine. Avec le lancement récent du satellite FY-3H, les Chinois ont posé un jalon pour la surveillance météorologique et climatique mondiale. Ce satellite polaire fournit des données qui permettront d’améliorer les prévisions ici aussi.
Le 27 septembre 2025 à 3h28 heure locale, FY-3H a décollé du centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le désert de Gobi. Propulsé par une fusée fiable Longue Marche 4C, le satellite a atteint une orbite polaire héliosynchrone à environ 830 km d’altitude. Il s’agit du huitième satellite de la série Fengyun-3, la deuxième génération de satellites météorologiques chinois.
Le satellite est équipé de neuf instruments avancés, dont :
- MERSI-III (Medium Resolution Spectral Imager) : Pour des images claires des nuages, de la mer et de la terre.
- Sondeurs de température et d’humidité à micro-ondes : pour mesurer la température et l’humidité dans l’atmosphère, même à travers les nuages.
- Un détecteur hyperspectral unique pour les gaz à effet de serre, qui détecte les concentrations de CO₂ à 0,25 pour cent près.
Ensemble, ils produisent pas moins de 70 produits de données dans six catégories : rayonnement nuageux, surface de la mer, surface terrestre, paramètres atmosphériques, bilan énergétique et gaz à effet de serre.
Les premières images
Un mois seulement après le lancement, le 28 octobre 2025, l’Administration météorologique chinoise (CMA) a publié la première série d’images. Celles-ci montrent une perspective globale jusqu’alors inaccessible :
- Une image globale en couleur de l’Antarctique.
- Un composite de ciel clair de l’Asie (9-21 octobre).
- Observations du vortex polaire de l’Arctique.
Six des neuf instruments sont déjà opérationnels et font l’objet de tests. Les opérations pilotes complètes débuteront en juillet 2026.
Pourquoi c’est de l’or pour la Belgique et les Pays-Bas
Les prévisions météorologiques reposent sur des modèles mondiaux tels que le CEPMMT (Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme), qui intègrent des données provenant de satellites du monde entier. FY-3H comble une lacune cruciale : une meilleure couverture de l’Asie et de l’Océanie, ainsi que des observations polaires améliorées – essentielles pour les systèmes météorologiques européens.
Le KNMI (Pays-Bas) et le KMI (Belgique) reçoivent ces données gratuitement par l’intermédiaire de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et de systèmes tels qu’EUMETSAT. Plus de données satellitaires, c’est :
- Des prévisions plus précises à 3-7 jours pour les tempêtes.
- De meilleures alertes en cas de conditions météorologiques extrêmes (inondations, chaleur, sécheresse).
- Des informations sur le climat : Le suivi du CO₂ et du méthane aide les modèles à long terme.
La série chinoise Fengyun est déjà une « épine dorsale » du réseau mondial, aux côtés de la NOAA et d’EUMETSAT. La série FY-3H augmentera la résolution et la fréquence des mises à jour, ce qui pourrait réduire la marge d’erreur de 10 à 20 pour cent.
Moins de surprises, plus de certitudes
Les attentes sont immenses. D’ici un an, les données afflueront et nous constaterons sans aucun doute la différence dans notre vie quotidienne. Finis les barbecues détrempés et les parapluies inutiles les jours ensoleillés. Finies les fausses alertes lorsque les prévisions de vent s’avèrent plus douces que prévu. Au lieu de cela : des avertissements précis qui nous préparent réellement à ce qui nous attend.
Nous sommes curieux !
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