Principaux renseignements
- L’Allemagne plaide en faveur de l’adhésion de la Turquie à l’UE et propose d’entamer un dialogue stratégique au niveau européen.
- Les deux dirigeants reconnaissent le rôle de la Turquie à Gaza, tandis que Merz appelle à des améliorations humanitaires et à une sécurité internationale indépendante du Hamas.
- L’Allemagne souligne son engagement à contrer l’agression de la Russie et à favoriser la collaboration avec la Turquie sur des questions telles que l’immigration et le commerce.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a exprimé son souhait de voir la Turquie devenir membre de l’Union européenne lors de sa visite à Ankara. Merz a souligné le rôle crucial de la Turquie en matière de politique étrangère et a insisté sur la nécessité d’approfondir les partenariats stratégiques dans le climat géopolitique actuel. Il a proposé d’entamer un dialogue stratégique au niveau européen concernant l’adhésion de la Turquie à l’UE et a discuté des critères de Copenhague avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Les deux dirigeants ont également abordé la situation au Moyen-Orient, saluant les récents développements tels que les libérations d’otages et les progrès en matière de cessez-le-feu. Merz a reconnu la contribution significative de la Turquie aux efforts de paix à Gaza, aux côtés du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis. Il a souligné l’engagement de l’Allemagne à maintenir la paix dans la région, notant le déploiement d’officiers allemands dans un centre civilo-militaire dans le sud d’Israël. Merz a insisté sur l’urgence des améliorations humanitaires à Gaza et a appelé à une présence internationale de sécurité et à une gouvernance indépendante du Hamas.
Perspectives divergentes
Tout en décrivant les actions d’Israël à Gaza comme de la légitime défense, Merz a exprimé l’espoir que la situation soit résolue conformément au plan en 20 points proposé par président Donald Trump. Il a souligné sa conviction qu’une paix durable à Gaza ne peut inclure le Hamas. Répondant à une question sur le soutien indéfectible de l’Allemagne à Israël, Merz a rappelé l’engagement historique de l’Allemagne envers Israël depuis sa fondation et a souligné que ce soutien n’équivaut pas à approuver chaque décision du gouvernement israélien sans examen approfondi.
Erdogan a remis en question la position de l’Allemagne en soulignant la disparité des capacités militaires entre Israël et le Hamas, les exhortant à reconnaître ce déséquilibre.
Opportunités de coopération
Merz s’est félicité de la décision de la Turquie d’acheter des avions Eurofighter Typhoon, soulignant leurs avantages communs en matière de sécurité. Il a envisagé une coopération élargie entre les deux pays, en particulier dans des domaines tels que les transports et les chemins de fer. En tant qu’alliés de l’OTAN, Merz a souligné que l’Allemagne et la Turquie partagent des intérêts communs et sont déterminées à contrer les actions agressives de la Russie.
Réponse aux préoccupations communes
Merz a reconnu l’importance d’une collaboration continue sur les questions de migration, notant les progrès réalisés au cours des derniers mois. Il a souligné l’importance d’aborder les sujets sensibles ouvertement et en toute confiance dans le cadre de leurs relations bilatérales.
Le chancelier a également souligné le 64e anniversaire de l’accord de travail entre la Turquie et l’Allemagne, exprimant sa gratitude pour les contributions des travailleurs turcs au développement économique de l’Allemagne.
Efforts conjoints pour la paix
Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont convenu de l’urgence de mettre fin à la guerre en Ukraine. Merz a informé Erdogan des discussions en cours au sein de l’UE concernant un cessez-le-feu et des négociations basées sur les lignes de front actuelles. Il a également souligné les progrès réalisés dans l’armement de l’Ukraine à l’aide d’actifs russes gelés et a insisté sur les efforts de collaboration entre l’UE et les États-Unis pour imposer des sanctions qui seraient appliquées par l’ONU.
En ce qui concerne l’accord conclu entre Trump et le président chinois Xi Jinping, Merz a exprimé son manque de familiarité avec les détails, mais a reconnu l’impact mondial des tensions commerciales et des réglementations à l’exportation sur les matières premières. Il a exprimé l’espoir d’une solution durable tout en critiquant les droits de douane comme une approche inefficace pour résoudre les déséquilibres économiques.
Combattre l’intolérance
Enfin, face aux inquiétudes suscitées par la montée de la xénophobie en Europe, Merz a souligné l’engagement de l’Allemagne à la combattre, quelle qu’en soit la cause. Il a réaffirmé l’identité de l’Allemagne en tant que pays ouvert et libéral qui protège les droits de tous les citoyens, indépendamment de leur religion ou de leur appartenance ethnique. (uv)
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