La crise démographique en Russie : Pourquoi les taux de natalité sont en chute libre et ce que fait Poutine à ce sujet


Principaux renseignements

  • La Russie est confrontée à une grave crise démographique, avec un taux de natalité bien inférieur au taux de remplacement.
  • Les initiatives gouvernementales telles que les incitations financières et la promotion des valeurs familiales traditionnelles se sont avérées largement inefficaces.
  • La guerre en cours en Ukraine exacerbe encore la situation en introduisant l’incertitude et la pression économique.

La Russie est confrontée à une crise démographique profonde malgré les efforts du gouvernement pour augmenter le taux de natalité. Le président Poutine a fait du soutien aux familles et de l’augmentation des naissances des objectifs nationaux essentiels. Toutefois, les experts estiment que la situation actuelle exige une attention particulière.

1,4 enfant par femme

Le taux de natalité de la Russie est à un niveau historiquement bas, avec un indice synthétique de fécondité de 1,41 enfant par femme – bien en deçà du niveau de remplacement nécessaire à la stabilité de la population. En 2024, la Russie connaîtra un déclin naturel de sa population de plus de 596 000 personnes. Alors que les programmes gouvernementaux visent à encourager les familles à avoir plus d’enfants, les experts affirment que ces mesures sont largement inefficaces pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de la baisse de la fécondité.

Variations régionales

Des variations régionales existent en Russie, certaines régions connaissant des taux de natalité plus élevés que d’autres. Les républiques de Tchétchénie et d’Ingouchie, dans le Caucase du Nord, ont par exemple des taux de natalité nettement plus élevés, attribués aux normes culturelles, aux familles nombreuses et à la pratique de l’islam. En revanche, les régions du centre et du nord-ouest de la Russie sont confrontées à des taux de fécondité extrêmement bas, ce qui met en évidence la complexité de cette question à l’échelle nationale.

Les programmes gouvernementaux comprennent des incitations financières substantielles, telles que le versement d’un capital maternité et de diverses allocations pour les familles. Ces initiatives s’accompagnent d’une campagne de promotion des valeurs familiales traditionnelles, contrastant avec ce que les autorités perçoivent comme la décadence occidentale. Des mesures visant à pénaliser « l’idéologie sans enfant » et à décourager les avortements ont également été mises en œuvre.

Efficacité remise en question

Cependant, les experts s’interrogent sur l’efficacité de ces politiques, suggérant qu’elles servent avant tout à créer une illusion d’action plutôt qu’à s’attaquer aux causes profondes. Ils soulignent la nécessité d’un véritable soutien familial, d’une amélioration des infrastructures de garde d’enfants et de meilleures opportunités pour les mères qui travaillent.

La guerre en cours en Ukraine complique encore la situation. Bien que son impact direct sur les taux de natalité reste discutable, les experts estiment que l’incertitude et la pression économique causées par le conflit contribuent à la suppression de la fécondité. Les conséquences à long terme de la guerre, notamment la dégradation potentielle des soins de santé et l’augmentation du stress social, pourraient exacerber les défis démographiques de la Russie. (fc)

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