Principaux renseignements
- Lukoil, un important producteur de pétrole russe, vend ses actifs internationaux en raison des sanctions occidentales.
- La vente a des répercussions sur les raffineries en Bulgarie et en Roumanie, ce qui pourrait entraîner des pénuries de carburant et des hausses de prix dans la région.
- Les sanctions imposées aux deux plus grands producteurs de pétrole russes menacent l’approvisionnement mondial en pétrole et mettent en évidence la crise énergétique actuelle.
Face aux nouvelles sanctions imposées par les pays occidentaux, le géant pétrolier russe Lukoil a décidé de vendre ses actifs internationaux. Cette décision stratégique marque un changement important pour l’un des plus grands producteurs privés de pétrole de Russie, reflétant la pression constante exercée sur le secteur énergétique du pays en raison des tensions géopolitiques.
Lukoil a lancé un processus d’examen des offres d’acheteurs potentiels intéressés par l’acquisition de ses participations internationales. La vente est réalisée dans le cadre d’une licence spéciale accordée par l’Office américain de contrôle des actifs étrangers (OFAC), ce qui permet une réduction contrôlée des activités. Si le besoin s’en fait sentir, Lukoil a fait part de son intention de demander une extension de cette licence afin d’assurer le fonctionnement ininterrompu de ses actifs internationaux pendant la période de transition.
Lukoil possède des participations dans des projets pétroliers et gaziers dans 11 pays. Son portefeuille international comprend deux grandes raffineries situées en Bulgarie et en Roumanie, ainsi qu’une participation de 45 pour cent dans une raffinerie aux Pays-Bas. La raffinerie bulgare de Burgas est la plus grande d’Europe du Sud-Est, avec une capacité de traitement annuelle de plus de 7 millions de tonnes de pétrole brut.
En outre, Lukoil exploite un important réseau de stations-service, dont le nombre s’élève à environ 320 en Roumanie et 226 en Bulgarie. L’imminence du plein effet des sanctions dans un mois suscite des inquiétudes quant aux perturbations potentielles des services bancaires pour ces stations.
Les sanctions américaines visent à la fois Lukoil et Rosneft, les deux plus grands producteurs de pétrole de Russie, qui représentent collectivement environ 55 pour cent de la production totale de pétrole du pays. Les entreprises étrangères qui travaillent avec ces entités disposent d’un délai d’un mois pour rompre leurs liens, faute de quoi elles s’exposent à des sanctions secondaires. Celles-ci pourraient inclure des restrictions d’accès aux institutions financières, aux négociants, aux expéditeurs et aux assureurs américains essentiels.
L’impact de ces sanctions ne se limite pas à Lukoil, mais suscite des inquiétudes au niveau régional. La fermeture potentielle de raffineries ayant une capacité de traitement combinée de 14 millions de tonnes de pétrole brut menace de créer une crise énergétique dans la région. La fermeture récente de la raffinerie serbe NIS, propriété de Gazprom, qui traite 4,6 millions de tonnes de brut par an, en est un exemple.
Bulgarie confrontée à des pénuries
Les inquiétudes se multiplient quant aux risques de pénurie de carburant et de hausse des prix, en particulier en Bulgarie, qui dépend fortement de la raffinerie Ploiești de Lukoil pour ses besoins énergétiques. Alors que le gouvernement bulgare tente de rassurer les citoyens en affirmant qu’il n’y a pas lieu de paniquer ou de constituer des stocks dans l’immédiat, les experts avertissent qu’il serait logistiquement impossible de répondre à la demande quotidienne sans la production de la raffinerie.
La Commission européenne, tout en reconnaissant les conséquences potentielles des sanctions, maintient que les réserves énergétiques actuelles des États membres sont suffisantes pour atténuer les perturbations immédiates de l’approvisionnement. Toutefois, la Commission encourage la poursuite de la diversification des sources d’énergie et exprime sa volonté de fournir un soutien aux États membres si nécessaire.
L’UE approuve le 19e paquet de sanctions contre la Russie
Outre les sanctions contre Lukoil et Rosneft, l’Union européenne a approuvé son 19e train de sanctions contre la Russie, qui comprend une interdiction des importations de gaz naturel liquéfié (gnl) russe.
Malgré la cession de ses actifs internationaux, Lukoil réaffirme son engagement à mener des opérations stables pendant la période de transition. En tant que l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, contribuant à hauteur d’environ 2 pour cent à la production mondiale, Lukoil vise à minimiser les perturbations et à assurer un transfert sans heurts aux nouveaux propriétaires. (fc)
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