Principaux renseignements
- Sanae Takaichi, du Parti libéral démocrate (PLD), devrait devenir le prochain premier ministre du Japon après avoir formé une coalition avec le Parti japonais de l’innovation (JIP).
- L’accent mis par le JIP sur la prudence fiscale suggère une approche plus modérée des dépenses par rapport à la position initiale de Takaichi, à savoir « des dépenses agressives et responsables ».
- Les inquiétudes du marché concernant des changements politiques radicaux se sont apaisées, mais des pressions pourraient être exercées par d’autres partis en faveur d’une augmentation des dépenses.
Sanae Takaichi est prête à devenir la prochaine Première ministre du Japon après sa victoire attendue mardi. Toutefois, son style de gouvernement devrait accorder moins d’importance aux dépenses publiques et à l’assouplissement monétaire que ce qui était initialement prévu. Ce changement s’explique par la nécessité, pour le Parti libéral-démocrate (PLD), de former une coalition avec le Parti de l’innovation du Japon (JIP) afin d’assurer le succès de Takaichi.
Le Parti de l’innovation du Japon (JIP), connu pour sa position centriste de droite et son engagement en faveur de la réforme réglementaire et de la gouvernance décentralisée, a promis de faire preuve de prudence budgétaire. Il s’est engagé à atteindre un excédent budgétaire primaire dans un « délai réaliste », où les recettes fiscales couvriraient entièrement les dépenses publiques, à l’exception du service de la dette. Ce choix reflète une approche plus modérée en matière de dépenses.
Modérer les dépenses
Takaichi a déjà défendu l’idée de « dépenses agressives et responsables », mais les analystes estiment que Taro Aso et Shunichi Suzuki, deux figures influentes du PLD et anciens ministres des Finances connus pour leur conservatisme budgétaire, freineront ses ambitions.
Leur soutien est crucial pour la mise en œuvre de la politique de Takaichi.
Le marché a d’abord craint une perturbation potentielle semblable à celle qu’a connue le Royaume-Uni avec les politiques économiques de Liz Truss. Toutefois, cette inquiétude s’est atténuée en raison de l’accent mis par le JIP sur les dépenses responsables. L’attention du marché se porte désormais sur la composition du cabinet de Takaichi, en particulier sur les postes clés tels que ceux de ministre des Finances et de ministre d’État pour la politique Économique et Fiscale.
Pression potentielle pour une augmentation des dépenses
Malgré la formation de la coalition, celle-ci ne dispose toujours pas d’une majorité claire dans les deux chambres. Elle doit donc coopérer avec d’autres partis, ce qui pourrait entraîner des pressions en faveur d’une augmentation des dépenses budgétaires, susceptible d’affaiblir le yen et d’augmenter les taux d’intérêt à long terme.
Le JIP a présenté plusieurs propositions alignées sur les positions antérieures de Takaichi, notamment l’abolition de la surtaxe sur l’essence, la mise en place d’un système de crédit d’impôt, la mise en œuvre de contre-mesures contre l’inflation telles que les subventions aux factures de services publics et la réduction temporaire à zéro de la taxe à la consommation sur les denrées alimentaires. Bien que Takaichi soit favorable à la réduction des impôts, les membres du PLD sont réticents à l’idée d’obtenir l’approbation du gouvernement.
Nikkei
Le JIP propose également la création d’une unité administrative dédiée à l’amélioration de l’efficacité du gouvernement, à l’image du département américain de l’efficacité du gouvernement.
L’indice Nikkei a poursuivi mardi sa hausse record après que la victoire parlementaire de Takaichi a renforcé sa position en tant que prochaine Première ministre du Japon. L’indice Nikkei 225 a gagné 0,27 pour cent et est sur le point de clôturer à un niveau record, bien que les gains aient été atténués après le vote. (fc)
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