Secteur cinématographique britannique en crise à cause de la taxe de 100 pour cent proposée par Trump


Principaux renseignements

  • Le tarif douanier de 100 pour cent proposé par Trump sur les films étrangers menace l’industrie cinématographique britannique, déjà confrontée à la concurrence du streaming et aux grèves.
  • Le secteur cinématographique britannique dépend fortement des investissements américains pour la production, avec plus de 65 pour cent des dépenses provenant de studios et de plateformes américains.
  • Les leaders de l’industrie préconisent des solutions alternatives telles que les crédits d’impôt plutôt que les droits de douane, exhortant le gouvernement britannique à intervenir.

La menace renouvelée du président Donald Trump d’imposer des droits de douane de 100 pour cent sur tous les films produits à l’étranger a provoqué une onde de choc dans l’industrie cinématographique mondiale, risquant d’infliger de graves dommages au secteur britannique déjà en difficulté.

Impact des droits de douane

L’industrie cinématographique britannique est confrontée à de multiples défis, notamment la lenteur de la reprise des recettes après la pandémie, l’intensification de la concurrence des plateformes de diffusion en continu et les grèves actuelles de la SAG-AFTRA. Aujourd’hui, la menace imminente de droits de douane sur les films ajoute une nouvelle couche d’incertitude.

La réalisatrice Gurinder Chadha, connue pour des succès comme « Bend it Like Beckham » et « Bride & Prejudice », s’est inquiétée de l’aspect pratique de ces droits de douane, tout en reconnaissant le message sous-jacent : le désir de protéger les industries cinématographiques nationales. Malgré ces difficultés, elle a réussi à mener à bien son dernier projet, « Christmas Karma », une adaptation moderne du classique de Charles Dickens, « Un chant de Noël ».

Rôle important de la politique culturelle britannique

L’industrie britannique du cinéma et de la télévision reste un moteur économique important, générant des milliards de livres grâce aux dépenses de production. Selon le British Film Institute (BFI), les dépenses de production ont atteint 5,6 milliards de livres sterling (6,38 milliards d’euros) l’année dernière. Caroline Dinenage, députée et présidente de la commission britannique de la Culture, des Médias et du Sport, a souligné l’impact économique considérable de ce secteur, qui crée des milliers d’emplois et attire d’importants investissements étrangers à travers tout le pays.

L’industrie cinématographique britannique s’appuie fortement sur des partenariats avec des studios américains et des plateformes de diffusion en continu. L’année dernière, 65 pour cent des dépenses totales de production cinématographique au Royaume-Uni provenaient de ces entités américaines. Le réalisateur Howard Berry a souligné cette dépendance, déclarant que l’obtention d’investissements américains est cruciale pour la réalisation de films britanniques. Il s’est dit préoccupé par le fait qu’en l’absence de financement américain, l’industrie serait confrontée à des obstacles considérables pour développer ses propres projets.

Défis de la mise en œuvre

La production cinématographique moderne implique souvent des collaborations internationales au niveau du scénario, du tournage, de la post-production et du développement musical. Cette complexité rend l’application des droits de douane difficile, selon Tim Richards, PDG de Vue. Il pense que des solutions alternatives telles que les crédits d’impôt pourraient atteindre des objectifs similaires sans avoir d’impact négatif sur l’industrie.

Zygi Kamasa, PDG du distributeur britannique de films True Brit Entertainment, a suggéré que les droits de douane américains pourraient encourager le Royaume-Uni à explorer les possibilités de coproduction avec les pays européens afin de renforcer les options de financement.

Appel à l’intervention

Alors que les tournages se poursuivent pour l’instant, l’urgence d’une intervention du gouvernement britannique se fait de plus en plus sentir au sein de l’industrie. Bien que le gouvernement se soit initialement abstenu de tout commentaire sur les questions commerciales avec les États-Unis, M. Dinenage estime que la résolution de ce problème devrait être une priorité absolue dans toutes les discussions commerciales à venir. (uv)

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