Le Premier ministre De Wever met le saut d’index sur la table, mais pas au goût de ses partenaires de coalition

Le gouvernement fédéral doit chercher des milliards d’euros pour éviter un nouveau dérapage du budget. Le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) propose un saut d’index, mais cela n’est pas du goût de ses partenaires de coalition.


Principaux renseignements

  • Dans sa quête d’au moins 10 milliards d’euros, De Wever a demandé à ses partenaires de coalition s’ils voyaient une augmentation de l’indice.
  • Une telle mesure grignoterait le pouvoir d’achat des consommateurs mais renforcerait la position concurrentielle des entreprises belges.
  • Les autres partis de gouvernement, y compris le MR, n’envisagent pas une telle mesure. Les chances d’une hausse de l’indice sont donc minces.

Contexte : Les partis fédéraux au pouvoir se réunissent pour trouver un accord sur le budget 2026.

  • Actuellement de 26,6 milliards d’euros, le déficit budgétaire menace de déraper encore pour atteindre 39 milliards d’euros en 2029, soit 5,5 pour cent du produit intérieur brut (PIB), si le gouvernement n’intervient pas. Les décideurs politiques doivent donc chercher au moins 10 milliards d’euros.
    • Pour rappel, les normes de Maastricht stipulent que le déficit budgétaire d’un État membre de la zone euro ne doit pas dépasser la barre des 3 pour cent.
  • Le gouvernement souhaite un accord budgétaire au plus tard mardi.

Dans l’actualité : Dans le cadre des négociations budgétaires, les partis de gouvernement ont déjà mis plusieurs propositions sur la table. Il s’agit par exemple de la taxe sur les millionnaires d’Ahead. Mais l’une des propositions les plus remarquables vient maintenant du premier ministre lui-même. HLN.be rapporte que De Wever a demandé à ses partenaires de coalition s’ils voyaient une augmentation de l’indice.

  • Pour rappel, la Belgique est l’un des rares pays où les salaires (dans le secteur privé comme dans le secteur public) et les avantages sociaux sont automatiquement adaptés à l’augmentation de la longévité.
  • À première vue, une telle intervention semble aider le gouvernement à économiser de l’argent, puisque les salaires et les avantages sociaux du secteur public augmentent moins rapidement. D’un autre côté, un saut d’indice coûte de l’argent à l’État. Par conséquent, l’augmentation des recettes fiscales et des cotisations de sécurité sociale est moins importante.
  • L’objectif principal d’un saut d’index est d’améliorer la position concurrentielle des entreprises belges par rapport aux entreprises étrangères. Cela libère des ressources à investir et peut stimuler la croissance économique, ce qui entraîne une augmentation des recettes publiques.
  • Une telle mesure est évidemment une mauvaise nouvelle pour les consommateurs, car ils perdent du pouvoir d’achat.
  • Ce n’est pas la première fois que le premier ministre parle d’une hausse de l’indice. Au cours de la période précédant les élections fédérales, De Wever avait déjà parlé d’un saut d’index pour les pensions les plus élevées. « Mais il n’est pas question de le faire pour les salaires », avait-il alors déclaré.

Les partenaires de la coalition tirent à boulets rouges sur le saut d’index

Réaction : Trois partis au pouvoir – Vooruit, MR et cd&v – ne sont pas satisfaits de la proposition du premier ministre.

  • Conner Rousseau, président du Vooruit, rappelle que l’indexation des salaires protège le pouvoir d’achat des Belges. Selon lui, il existe d’autres solutions pour assainir le budget. « Prendre ses responsabilités, c’est répartir équitablement les efforts », ajoute-t-il.
  • Sammy Mahdi, président de cd&v, souhaite également que ce gouvernement « ne brime pas les gens ordinaires avec un saut d’index ». Il ajoute qu’une telle intervention ne rapporte guère d’argent.
  • Il est à noter que les libéraux francophones se prononcent également contre un saut d’index. « Pas de saut d’index, c’est notre ligne claire depuis que Georges-Louis Bouchez est président du MR. Et elle le reste. Les travailleurs ne doivent pas perdre de pouvoir d’achat et l’indice les en protège », a déclaré un porte-parole à VTM News dans un commentaire.
  • Aucune réponse n’a encore été reçue de la part des Engagés.

Ce n’est pas le premier bond de l’indice

Récapitulatif : Le saut d’index est une question qui revient fréquemment au sein du gouvernement. La dernière fois qu’il a donné lieu à une mesure efficace, c’était en 2015.

  • Les salaires n’étaient alors plus adaptés à l’inflation jusqu’à ce qu’une indexation de 2 pour cent soit sautée.

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