En France, Sébastien Lecornu quitte ses fonctions de premier ministre après moins d’un mois. La crise politique chez nos voisins du sud ne fait pas seulement grimper les taux d’intérêt à long terme français. Ils augmentent également dans notre région, ce qui n’est pas sans conséquences pour les crédits immobiliers. John Romain, d’Immotheker, n’exclut pas un renchérissement prochain de ces derniers.
Principaux renseignements
- Le départ de Sébastien Lecornu du poste de premier ministre français entraîne une hausse des taux d’intérêt à 10 ans, tant en France qu’en Belgique.
- Avec la hausse des taux d’intérêt à long terme en Belgique, les banques sont plus susceptibles de renchérir les prêts résidentiels à taux fixe.
- « Il y a très peu de chances qu’une personne qui contracte un prêt immobilier aujourd’hui soit en mesure de le refinancer dans 20 ans », explique Romain.
Contexte : Sébastien Lecornu a démissionné de son poste de premier ministre français après moins d’un mois.
- « Les conditions pour rester premier ministre n’étaient plus réunies », a déclaré Sébastien Lecornu. « Les partis politiques continuent à se comporter comme s’ils avaient tous la majorité absolue et la composition du gouvernement a conduit au réveil des ambitions politiques de certains partis, surtout dans la perspective des élections présidentielles ».
- La démission de Lecornu n’est pas sans conséquences pour les marchés financiers. Les taux français à 10 ans ont augmenté de 7,4 points de base peu après l’annonce de la nouvelle. Le taux d’intérêt belge à 10 ans a suivi avec une augmentation de 4,3 points de base pour atteindre 3,28 pour cent.
- « L’instabilité politique fait grimper les taux d’intérêt à long terme, car les investisseurs exigent alors une rémunération plus élevée pour l’argent qu’ils prêtent au gouvernement », a expliqué Romain dans une interview accordée à notre site. « La crise française vient s’ajouter au shutdown américain, qui a déjà un impact à la hausse sur les taux d’intérêt à long terme.
Impact sur le prix des prêts résidentiels
Actualité : Les banques se basent sur les taux d’intérêt à long terme pour déterminer le prix des prêts immobiliers.
- Les taux hypothécaires (fixes) ont grimpé en flèche cette année, parallèlement au taux belge à 10 ans. Le baromètre des taux d’intérêt d’Immotheker indique que les personnes qui contractent un crédit sur 25 ans et qui financent au moins 80 pour cent de l’achat par un emprunt paient aujourd’hui un taux d’intérêt de 3,7 pour cent. Au début de l’année, ce taux était de 3,2 pour cent.
- Par exemple, ceux qui empruntent 250 000 euros paieront 131 000 euros d’intérêts aujourd’hui, contre 111 700 euros pour ceux qui contracteront le même emprunt au début de 2025. Cela représente une différence de 19.300 euros.
- Romain s’attend à ce que les taux d’intérêt restent au moins à leur niveau actuel, voire qu’ils augmentent encore à court et à moyen terme. « Il y a très peu de chances qu’une personne qui contracte un prêt immobilier aujourd’hui puisse le refinancer dans les 20 ans à venir », ajoute-t-il. « Surtout si l’on tient compte des coûts. Ceux qui se refinancent auprès de leur banque paieront des frais de réinvestissement. En revanche, si vous souhaitez obtenir un taux plus compétitif, vous devrez peut-être vous tourner vers un concurrent. Dans ce cas, vous payez également des frais de notaire car une nouvelle hypothèque doit être ouverte. »
Qu’en est-il des prêts variables ?
Mais : Romain n’exclut pas que les prêts variables puissent devenir moins chers.
- « Les taux d’intérêt de ces prêts, comme ceux dont les taux d’intérêt varient annuellement, dépendent davantage de la politique des banques centrales en matière de taux d’intérêt », ajoute-t-il. La Banque centrale européenne (BCE) a réduit ses taux d’intérêt de 25 points de base à quatre reprises rien que cette année. Le taux directeur est actuellement de 2 pour cent.
- Depuis le début de l’année 2025, le taux d’intérêt d’un prêt résidentiel à taux variable annuel sur 25 ans et avec une quotité d’au moins 80 pour cent est passé de 3,6 à 3,47 pour cent.
- « Si la Fed réduit encore ses taux directeurs, la BCE pourrait être contrainte de faire de même », ajoute le rapport. « L’inconvénient est que les taux d’épargne continueront à baisser.
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