Pourquoi Orbán défie l’embargo énergétique de l’UE contre la Russie


Principaux renseignements

  • La Hongrie continue d’importer du pétrole et du gaz russes malgré les sanctions de l’UE, car elle craint les conséquences économiques d’un changement de fournisseur.
  • Certains experts pensent que les relations étroites qu’entretient Orbán avec Poutine influencent sa position, tandis que d’autres affirment qu’il existe des alternatives viables permettant à la Hongrie de s’affranchir de l’énergie russe.
  • Bien que la diversification de ses sources d’énergie entraîne des coûts initiaux, la Hongrie devrait bénéficier à long terme d’une sécurité énergétique accrue.

La Hongrie reste déterminée à importer du pétrole et du gaz russes, malgré les efforts de l’Union européenne pour réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie russe et les pressions exercées par les alliés de l’OTAN pour qu’ils renoncent à ces importations. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, affirme que l’abandon des combustibles fossiles russes aurait des conséquences catastrophiques pour l’économie hongroise, citant la position géographique unique du pays et son infrastructure obsolète comme les principales raisons de cette dépendance.

Orbán défend son point de vue

Le gouvernement hongrois s’oppose avec véhémence à la volonté de l’UE de couper les ponts avec la Russie, qu’il qualifie d’idéologique et de malavisée. Il affirme que le manque d’infrastructures empêche une transition en douceur vers d’autres sources d’énergie. Cependant, d’autres pays enclavés ont démontré la faisabilité d’une telle transition. Par exemple, la République tchèque a réussi à doubler la capacité d’un oléoduc italien, réalisant ainsi le « jour de l’indépendance pétrolière ».

Le gouvernement hongrois n’a cessé de mettre en garde contre les conséquences économiques désastreuses d’une interruption de l’approvisionnement en énergie russe, évoquant la possibilité d’une montée en flèche des coûts des services publics pour les ménages. Cependant, les recherches suggèrent que la Hongrie paie déjà des prix de référence européens pour son gaz russe, ce qui annule tout avantage significatif en termes de coûts par rapport aux sources non russes.

La compagnie pétrolière et gazière hongroise diversifie ses sources d’énergie

Malgré la rhétorique politique entourant le rôle de la Russie dans l’approvisionnement énergétique de la Hongrie, la compagnie nationale d’énergie MOL a investi activement dans la diversification de ses sources d’approvisionnement en pétrole brut et dans la modernisation de ses raffineries afin de pouvoir traiter du brut non russe. D’ici à 2026, ces investissements devraient considérablement améliorer la capacité de MOL à accéder à un plus large éventail de sources de pétrole brut.

Des experts comme Miklós restent optimistes et pensent que les réglementations de l’UE finiront par contraindre la Hongrie à abandonner sa dépendance à l’égard de l’énergie russe. Ils affirment que si cette transition peut avoir un prix à payer à court terme, les avantages à long terme de la sécurité énergétique et de l’alignement sur les valeurs européennes l’emportent sur ces coûts. L’engagement de l’UE à réduire sa dépendance à l’égard de la Russie souligne un changement fondamental dans les relations géopolitiques et la reconnaissance de la nécessité de mettre en place des systèmes énergétiques résilients et diversifiés sur l’ensemble du continent.

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