Principaux renseignements
- La récente baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale a entraîné une hausse inattendue des rendements des obligations du Trésor en raison des inquiétudes suscitées par l’inflation potentielle à venir.
- Les investisseurs obligataires prennent en compte l’impact de l’inflation sur leurs rendements à long terme et ajustent leurs portefeuilles en conséquence.
- L’histoire suggère que lorsque la Fed réduit ses taux malgré une inflation élevée, les rendements obligataires peuvent augmenter car les investisseurs anticipent des pressions inflationnistes à plus long terme.
La récente baisse des taux de la Réserve fédérale a eu une conséquence inattendue : la hausse des taux d’intérêt sur l’ensemble de la courbe des rendements des obligations du Trésor. Cette situation paradoxale découle du double mandat de la Fed, qui consiste à favoriser la stabilité des prix et à maximiser l’emploi, deux objectifs actuellement opposés, selon une analyse publiée par CNBC.
Alors que la Fed donne la priorité à la croissance de l’emploi, ce qui se traduit par des baisses de taux destinées à stimuler la demande d’emploi, le marché obligataire réagit différemment. Les rendements obligataires sont fixés à l’achat, ce qui signifie que les investisseurs qui achètent une obligation du Trésor à 10 ans bloquent un rendement spécifique pour cette durée.
Par conséquent, les investisseurs qui envisagent d’acheter des obligations à long terme doivent tenir compte des prévisions d’inflation sur l’horizon d’investissement. La sous-estimation de l’inflation peut conduire à des rendements réels négatifs, car le pouvoir d’achat des fonds investis diminue.
Focalisation sur le marché du travail
Les analyses précédentes ont souligné l’importance de se concentrer sur le marché du travail en raison de son impact potentiel à long terme. Si les droits de douane contribuent à l’inflation, il s’agit probablement d’un effet temporaire comparé aux conséquences d’une hausse du chômage. Les entreprises confrontées à des pénuries de main-d’œuvre pourraient accélérer l’adoption de technologies d’automatisation, réduisant ainsi leur dépendance à l’égard des travailleurs humains.
Toutefois, les tarifs douaniers sont généralement un événement ponctuel, et si les prix peuvent augmenter dans un premier temps, le taux d’augmentation des prix finira par diminuer à mesure que l’économie s’adaptera. Bien que l’inflation dépasse l’objectif de 2 pour cent fixé par la Fed et que la banque centrale réduise ses taux pour soutenir l’emploi, les opérateurs du marché obligataire se protègent contre d’éventuels rebondissements inflationnistes.
Réaction du marché obligataire
Le marché obligataire, qui fonctionne selon les principes du marché libre, vend des obligations du Trésor à long terme, ce qui fait grimper les rendements. Cette réaction traduit la crainte que les baisses de taux de la Fed n’alimentent involontairement l’inflation à plus long terme.
Les investisseurs doivent maintenant décider comment se positionner dans cet environnement complexe. Si la dynamique actuelle persiste – l’inflation reste élevée, la Fed continue de réduire ses taux et les négociations commerciales s’éternisent – il est raisonnable de s’attendre à ce que les rendements obligataires à long terme continuent d’être soumis à des pressions à la hausse. L’histoire semble se répéter : lorsque la Fed a procédé à une série de baisses de taux fin 2018, les rendements obligataires ont également augmenté. (fc)
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