Une compréhension de base de l’IA est nécessaire si nous voulons éviter les abus. La technologie offre un grand potentiel d’amélioration de la société, mais cela ne peut se faire que si nous améliorons également notre connaissance de l’IA.
Pouvez-vous utiliser le ChatGPT pendant un examen ? Récemment, des dizaines d’étudiants ont saisi la justice, soupçonnant certains de leurs camarades d’avoir commis des fraudes à l’aide de l’IA. Les fraudeurs ont depuis été retrouvés et devront se présenter devant le jury d’examen, tandis que les autres étudiants admis pourront commencer leurs cours. Tout est-il bien qui finit bien ? L’agitation autour de l’examen d’entrée en médecine révèle un problème bien plus important. Par manque de connaissance de l’IA, nous ne parvenons pas à évaluer soigneusement la technologie.
La connaissance de l’IA est indispensable si nous voulons utiliser l’IA de manière responsable. Pas seulement pour les experts en données, mais pour tous ceux qui prennent des décisions dans un environnement piloté par l’IA. Et nous sommes tous concernés aujourd’hui. La ministre flamande de l’enseignement, Zuhal Demir (N-VA), a souvent critiqué l’utilisation de l’IA et des outils numériques dans les environnements d’apprentissage. C’est une position très défensive dans un monde où la technologie évolue de plus en plus vite. En effet, si vous ne savez pas de quoi vous parlez, l’IA s’en tirera à bon compte.
Bien entendu, les inquiétudes de M. Demir sont également justifiées. Nous devons réfléchir soigneusement à notre utilisation de l’IA. L’éducation ne peut pas tout changer d’un coup. Mais il ne sert à rien d’adopter l’attitude de l’autruche. La technologie est là et peut améliorer nos vies de bien des façons. Si vous n’adoptez pas l’IA, il est presque certain que vous aurez ce genre d’incidents frauduleux.
La maîtrise de l’IA comme compétence de base
Des professeurs d’école aux médecins dans les hôpitaux, tout le monde se familiarise avec les applications de l’IA. S’ils n’ont pas de connaissances de base en matière d’IA, ils restent dépendants de systèmes à boîte noire qu’ils ne comprennent pas entièrement. Cela accroît non seulement les risques de mauvaise utilisation ou de partialité, mais mine également le soutien à l’innovation. Une bonne compréhension de l’IA est aussi importante que la lecture et l’écriture dans la société d’aujourd’hui.
La maîtrise de l’IA est une responsabilité sociale. Il est donc très important que les établissements d’enseignement adaptent leurs programmes et que les employeurs investissent également dans la formation et la sensibilisation. Sans cet effort commun, nous risquons de voir les jeunes perdre leur lien avec le marché du travail et les organisations perdre leur force d’innovation. Le lien avec la gouvernance de l’IA est également essentiel. Les règles et les cadres de travail sont nécessaires, mais sans connaissance de l’IA, ils restent figés dans la théorie. Avec les bonnes bases, ils deviennent pratiques et efficaces.
L’IA comme levier de progrès
Mieux connaître l’IA et comprendre l’application de la technologie permet d’éviter les écueils et de rester critique vis-à-vis des conseils générés par l’IA. Thomas More a prouvé que c’était possible. Le collège a développé une échelle d’évaluation de l’IA. L’échelle fonctionne avec différents niveaux qui indiquent clairement aux étudiants ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Alors que le niveau 1 interdit totalement l’IA, le troisième niveau, par exemple, permet aux étudiants d’utiliser l’IA pour affiner leur travail. Le niveau 5 va encore plus loin et signifie que les étudiants sont même évalués sur leurs compétences en matière d’IA.
Aucune discussion n’est donc possible, mais les élèves ont la possibilité d’utiliser l’IA au bon moment et d’améliorer leur production. Le message pour les entreprises, les écoles et les gouvernements est clair : La maîtrise de l’IA n’est pas une réflexion secondaire, mais une condition stratégique préalable à l’innovation et à l’utilisation responsable de la technologie. Si nous investissons aujourd’hui dans ce domaine, l’IA ne sera pas une source d’inégalité, mais un levier de progrès pour tous les membres de notre société.
Phaedra Kortekaas, Directrice générale Benelux SAS

