La Chine renforce sa dissuasion stratégique avec une défense antimissile avancée


Principaux renseignements

  • La Chine a récemment présenté six missiles intercepteurs conçus pour la défense aérienne et antimissile.
  • Ces systèmes créent une défense multicouche contre diverses menaces, des avions aux missiles balistiques.
  • Cette présentation remet en question l’initiative américaine du « Dôme d’or » et met en évidence l’émergence d’une course aux armements en matière de capacités de défense antimissile.

La Chine a récemment présenté six types de missiles intercepteurs pour la défense aérienne et antimissile lors d’un défilé militaire sur la place Tian’anmen, à l’occasion du 80e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale. Cette démonstration est perçue comme un défi direct à l’initiative américaine du « Golden Dome », un système de défense antimissile de 175 milliards de dollars (150,5 milliards d’euros) proposé par l’administration Trump. Ce programme vise à intercepter les missiles dirigés contre les États-Unis et devrait être pleinement opérationnel d’ici 2029.

Défense en couches comme bouclier stratégique

Le défilé a présenté trois systèmes de missiles de défense aérienne (HQ-11, HQ-20, HQ-22A) et trois systèmes de missiles antibalistiques (HQ-9C, HQ-19, HQ-29). Ces systèmes sont conçus pour faire face à toute une série de menaces, depuis les avions et les drones jusqu’aux missiles de croisière et aux missiles balistiques à différents stades de vol. Les experts militaires décrivent cette approche multicouche comme une « barrière solide » pour la défense aérienne et aérospatiale de la Chine.

Selon l’expert militaire chinois Zhang Xuefeng, le HQ-11, le HQ-20 et le HQ-22A forment la « couche inférieure », protégeant contre les menaces à basse altitude comme les avions et les drones. Les HQ-9C, HQ-19 et HQ-29 constituent la « couche supérieure » et sont conçus pour intercepter les missiles balistiques au cours de différentes phases de vol : propulsion, mi-parcours et phase terminale.

Les États-Unis exploitent actuellement plusieurs systèmes de défense aérienne et antimissile, notamment le système de défense antimissile Aegis sur les navires de guerre, les systèmes terrestres Midcourse Defense, Terminal High Altitude Area Defense et Patriot. En outre, les États-Unis s’appuient sur un réseau de satellites et de radars pour détecter et suivre les missiles hostiles tout au long de leur trajectoire.

Implications stratégiques

Bien que l’efficacité de ces systèmes reste à démontrer, l’expert militaire chinois Zhang Xuefeng estime que ces intercepteurs démontrent les capacités de défense stratégique de la Chine et jouent un rôle dissuasif à l’égard d’adversaires potentiels. La Defense Intelligence Agency américaine reconnaît que la Chine et la Russie développent de nouveaux vecteurs pour exploiter les failles des défenses antimissiles américaines actuelles. Toutefois, elle maintient que les missiles balistiques traditionnels restent la principale menace pour le territoire américain.

Il n’est pas certain que la Chine procède à d’autres essais de ses systèmes de défense antiaérienne et antimissile dans un avenir proche, afin de démontrer leurs capacités contre un large éventail de menaces aériennes, balistiques et hypersoniques. (uv)

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