Principaux renseignements
- L’accord UE-Mercosur suscite l’opposition de la France et d’autres acteurs en raison de préoccupations concernant les importations sud-américaines non conformes.
- Les agriculteurs européens craignent une perturbation du marché due aux importations bon marché ; les groupes écologistes expriment des inquiétudes quant à la durabilité dans les pays du Mercosur.
- Les partisans voient des opportunités pour l’industrie automobile européenne, un accès aux minerais rares et des avantages pour l’agriculture grâce à la baisse des tarifs et à une meilleure ouverture des marchés.
La Commission européenne demande l’approbation de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, un marché commun sud-américain composé de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay. Cet accord fait suite à 25 ans de négociations. L’approbation requiert un vote favorable du Parlement européen et le soutien d’une majorité qualifiée d’États membres de l’UE. C’est au moins 15 sur 27 membres, représentant 65 pour cent de la population européenne.
Opposition à l’accord
Alors que la Commission et les partisans tels que l’Allemagne et l’Espagne considèrent l’accord comme un moyen de compenser les pertes commerciales causées par les droits de douane américains imposés par le président Donald Trump et de réduire la dépendance à l’égard de la Chine pour les minéraux rares, l’opposition est forte.
La France, premier producteur de bœuf de l’UE, qualifie l’accord d' » inacceptable » en raison des préoccupations liées à l’augmentation des importations de produits sud-américains moins chers, en particulier le bœuf, qui pourraient ne pas respecter les normes environnementales et sanitaires de l’UE.
Les agriculteurs européens ont également protesté contre l’accord, craignant qu’il ne conduise à l’afflux de produits à bas prix, qui entraîneraient une baisse des prix sur leur marché. Les groupes de défense de l’environnement s’y opposent également. Les opposants espèrent un blocage soit au Parlement européen, où les Verts et les partis d’extrême droite sont opposés à l’accord, soit au sein des gouvernements eux-mêmes. Si la Pologne et l’Italie rejoignaient la France pour rejeter l’accord, la majorité nécessaire pourrait ne pas être atteinte.
Les partisans de l’accord font valoir que le Mercosur offre un marché en expansion à l’industrie automobile européenne et une source sûre de minéraux rares essentiels à la transition énergétique de l’UE, réduisant ainsi sa dépendance à l’égard de la Chine. Ils soulignent également les avantages pour le secteur agricole, citant un accès élargi et des droits de douane réduits pour des produits tels que le fromage et le vin. (fc)

