Principaux renseignements
- Les États-Unis ont doublé les droits de douane sur de nombreux produits indiens, les portant à 50 pour cent, dans le but de pénaliser l’Inde pour ses achats de pétrole russe à prix réduit.
- Cette mesure menace l’économie indienne, car elle risque de perturber le commerce avec son principal marché d’exportation.
- Le Premier ministre Narendra Modi s’est engagé à protéger les agriculteurs, les petites entreprises et les producteurs laitiers indiens contre les conséquences négatives de ces droits de douane.
Les États-Unis ont considérablement aggravé les tensions commerciales avec l’Inde en doublant les droits de douane sur de nombreux produits indiens pour les porter à 50 pour cent. Cette mesure est une réponse à l’achat de pétrole russe à prix réduit. Washington considère cela comme un financement indirect de la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Ces droits de douane élevés, qui ont été introduits mercredi, constituent une menace importante pour l’économie indienne. Ils risquent de perturber le commerce avec le principal marché d’exportation. En 2024, les exportations indiennes vers les États-Unis représentaient plus de 87 milliards de dollars (75 milliards d’euros). Le gouvernement indien a condamné cette mesure, la qualifiant d’inéquitable et d’abusive. Il a déclaré que ces droits de douane auraient des répercussions sur des exportations d’une valeur de plus de 48 milliards de dollars (41 milliards d’euros).
Inquiétudes quant à la viabilité commerciale
Les autorités indiennes craignent que les nouveaux droits de douane rendent les exportations vers les États-Unis commercialement non rentables. Cela pourrait entraîner des pertes d’emplois et freiner la croissance de l’économie indienne, qui occupe actuellement la cinquième place dans le classement mondial.
Cette dernière hausse tarifaire double les droits de douane de 25 pour cent imposés au début du mois sur les produits indiens. Elle reflète une tendance plus générale à la hausse des droits de douane sur les importations, tant pour les alliés que pour les concurrents, sous l’administration Trump.
L’année dernière, l’Inde a importé plus d’un tiers de son pétrole brut de Russie. Washington critique ces achats, estimant qu’ils contribuent au conflit en Ukraine. Le conseiller commercial de Trump, Peter Navarro, a déclaré que l’Inde ne semblait pas vouloir reconnaître son rôle dans le conflit.
Nombre d’emplois et conséquences sectorielles
Cette décision place les exportateurs indiens parmi ceux qui sont confrontés à des droits de douane américains parmi les plus élevés au monde. Le Brésil est également confronté à des droits de douane de 50 pour cent sur un grand nombre de ses exportations vers les États-Unis. Les économistes prévoient que les industries à forte intensité de main-d’œuvre telles que le textile, l’habillement, les pierres précieuses et les bijoux, les exportations maritimes, certaines pièces automobiles et la maroquinerie seront touchées de manière disproportionnée. C’est ce que rapporte Al Jazeera.
L’impact sur l’emploi dans ces secteurs, qui sont en grande partie constitués de petites et moyennes entreprises, devrait être sévère. Un groupe de réflexion de New Delhi avertit que les droits de douane pourraient compromettre la présence bien établie de l’Inde sur le marché américain. Cela pourrait entraîner du chômage dans les régions orientées vers l’exportation et affaiblir la position de l’Inde dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Enquêtes en cours et éventuelles taxes supplémentaires
Si certains secteurs clés, notamment les produits pharmaceutiques et électroniques, ont été temporairement exemptés des droits de douane supplémentaires. Cependant, les enquêtes en cours menées par l’administration Trump pourraient déboucher sur de nouvelles taxes à l’importation.
Ces augmentations tarifaires coïncident avec les efforts de l’administration Trump pour élargir l’accès aux secteurs agricole et laitier de l’Inde, malgré la résistance de l’Inde à l’ouverture de ces secteurs aux importations américaines moins chères.
Le Premier ministre Narendra Modi s’est engagé à protéger les intérêts des agriculteurs, des petites entreprises et des éleveurs laitiers indiens. Il a assuré que son gouvernement les protégerait contre toute conséquence négative. (jv)

