Principaux renseignements
- Un projet chinois de barrage sur le fleuve Yarlung Zangbo menace l’approvisionnement en eau de millions de personnes en Inde et au Bangladesh.
- L’Inde envisage de construire son propre barrage.
- Cependant, les communautés locales d’Arunachal Pradesh s’opposent au barrage indien, car elles craignent d’être déplacées.
L’Inde s’inquiète de plus en plus du gigantesque projet chinois de barrage sur le fleuve Yarlung Zangbo, qui se jette en Inde dans les fleuves Siang et Brahmapoutre. Ce projet fait craindre une réduction considérable de l’approvisionnement en eau pendant les saisons sèches, ce qui pourrait avoir des conséquences pour plus de 100 millions de personnes en aval, en Inde et au Bangladesh.
Réaction de l’Inde
L’Inde a réagi en accélérant la construction de son propre barrage sur le cours supérieur de la Siang. Ce projet vise à compenser les effets attendus du barrage chinois en stockant l’excédent d’eau pendant la mousson et en le restituant pendant les mois plus secs. Selon une analyse du gouvernement indien, le barrage chinois pourrait détourner jusqu’à 40 milliards de mètres cubes d’eau par an, ce qui pourrait réduire de 25 % l’approvisionnement en eau de Guwahati, une ville importante de la région.
Cependant, le projet indien se heurte à la résistance des communautés locales de l’Arunachal Pradesh, qui craignent d’être déplacées et de voir leur mode de vie traditionnel bouleversé. Malgré les promesses de compensation et d’investissements dans les infrastructures, une grande partie de la population continue de s’y opposer.
L’eau comme arme géopolitique
Dans le même temps, la Chine affirme que ses projets hydroélectriques sont respectueux de l’environnement et n’ont pas d’impact négatif sur les pays en aval. L’Inde, en revanche, a exprimé diplomatiquement ses préoccupations. De plus, le Pakistan accuse le pays de « militariser » l’eau en construisant ses propres barrages et en suspendant le traité de partage des eaux.
Cette situation met en évidence le fragile équilibre géopolitique dans la région, où les ressources en eau transfrontalières constituent un foyer de tension potentiel. La situation est encore compliquée par les inquiétudes concernant la sécurité des barrages en raison du risque sismique dans la région. Bien que le projet indien puisse atténuer en partie l’influence de la Chine, le sujet reste très controversé en raison de ses conséquences environnementales et sociales potentielles. (uv)

