Coopération entre Huawei et le gouvernement espagnol suscite des inquiétudes quant à l’ingérence chinoise


Principaux renseignements

  • Huawei Espagne aurait obtenu un contrat de 12,3 millions d’euros avec le ministère de l’Intérieur espagnol pour le stockage de données d’écoutes judiciaires sensibles.
  • Les politiciens de l’opposition s’inquiètent de la corruption potentielle au sein du parti socialiste au pouvoir et demandent une enquête parlementaire sur l’accord présumé.
  • Les responsables de l’application des lois s’inquiètent de l’accès potentiel de Huawei aux données confidentielles de la police en raison de ses origines chinoises.

L’Espagne s’inquiète de plus en plus de l’étendue de la participation du géant chinois de la technologie Huawei dans le secteur public du pays.

La question a pris de l’ampleur depuis que des rapports ont fait état d’un contrat d’une valeur de 12,3 millions d’euros entre Huawei et le ministère espagnol de l’intérieur pour le stockage de données d’écoutes judiciaires sensibles. Les politiciens de l’opposition se sont emparés de cette affaire, la qualifiant de preuve de corruption au sein du parti socialiste au pouvoir, et ont exigé un contrôle parlementaire.

Inquiétudes sur la transparence

Si le ministère de l’intérieur nie l’existence de l’accord présumé, il n’a pas précisé si ce chiffre faisait partie d’un accord plus large impliquant des entreprises espagnoles telles que Telefónica.

Cette controverse survient à un moment délicat pour le gouvernement, déjà confronté à de multiples scandales de corruption.

La présence d’Huawei dans les différents départements de l’État

Au-delà du ministère de l’Intérieur, les appels d’offres publics révèlent des contrats de maintenance et de mise à niveau des équipements Huawei dans divers départements de l’État. Il s’agit notamment de l’opérateur ferroviaire national (ADIF) et du système national de santé espagnol. Bien que des explications aient été fournies pour ces contrats, une vérification indépendante reste difficile à réaliser.

Les inquiétudes exprimées par les magistrats espagnols et les responsables de l’application des lois concernant l’accès potentiel de Huawei aux données très sensibles des écoutes téléphoniques de la police ne font qu’ajouter à l’inquiétude. Ils craignent des retards, des refus d’accès, voire des fuites d’informations confidentielles en raison des origines chinoises de Huawei.

Incidence potentielle sur la coopération internationale

Les organismes chargés de l’application de la loi soulignent également le risque de compromettre la coopération internationale avec les forces de sécurité alliées. Le syndicat national de la police espagnole prévient que des liens étroits avec une entreprise prétendument liée à « l’appareil d’État chinois » pourraient entraver la collaboration et saper les efforts de lutte contre le crime organisé, le terrorisme et d’autres menaces mondiales.

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