Open Banking en 2025 : du système de paiement à l’assistant financier personnel

L’open banking – qui permet à des prestataires tiers d’accéder, via des API, à certaines données bancaires avec le consentement du client – a d’abord été perçu comme un outil technique. Il offrait aux entreprises une vision plus claire de leurs finances, facilitait la prévision, le pilotage budgétaire et la gestion de trésorerie. Mais en 2025, un cap est franchi : l’open banking s’impose comme un levier structurant de transformation des services financiers. Plus mature, plus sécurisé et plus intégré aux usages, il façonne désormais notre manière de payer, d’emprunter, d’investir, de partager et d’analyser les données. Trois évolutions majeures redéfinissent le paysage.

1. Des services financiers personnalisés, en temps réel

Cette année marque une avancée décisive dans l’utilisation des données bancaires pour les évaluations de crédit et le conseil financier. L’accès à des jeux de données plus riches permet aux entreprises de mieux comprendre leur santé financière, d’identifier leurs marges de progression et d’y répondre concrètement.

Les PME, souvent exclues des produits bancaires classiques du fait de leur taille, bénéficient désormais d’un accompagnement bien plus adapté : analyse de trésorerie en temps réel, parcours de financement fluidifiés, recommandations sur mesure. Autant d’outils qui renforcent leur capacité à prendre les bonnes décisions dans un environnement économique complexe et compétitif.

Par ailleurs, les entreprises peuvent exploiter ces données pour développer des offres ultra-personnalisées en matière de gestion financière, répondant finement aux besoins et aux comportements de leurs clients.

2. Une sécurité renforcée au cœur des systèmes

La sécurité, longtemps perçue comme un frein à l’ouverture des systèmes bancaires, devient aujourd’hui un facteur clé de leur succès. Les technologies les plus avancées sont désormais mises au service de la fiabilité de l’open banking.

Les algorithmes d’intelligence artificielle analysent d’immenses volumes de transactions en temps réel, détectant les comportements atypiques ou suspects bien plus rapidement que ne le permettaient les approches traditionnelles. La blockchain, elle, offre des garanties inédites sur l’intégrité des échanges et la traçabilité des données.

Mais l’innovation la plus marquante reste la vérification instantanée de la propriété d’un compte bancaire. Ce nouveau standard permet :

  • de lutter plus efficacement contre la fraude, en confirmant en temps réel que le détenteur du compte est bien celui qu’il prétend être ;

  • de fluidifier les parcours utilisateurs en supprimant de nombreuses étapes manuelles lors de l’inscription ou du paiement ;

  • de réduire les coûts opérationnels, tout en augmentant la satisfaction client grâce à des processus plus rapides et plus fiables.

3. Une redéfinition de la souveraineté des données

L’un des bouleversements les plus profonds de l’open banking est sans doute celui du rapport aux données. Désormais, elles n’appartiennent plus aux institutions financières mais bien aux clients eux-mêmes. Ce changement de paradigme, largement porté par les régulateurs, ouvre la voie à un écosystème plus transparent, plus équitable et plus innovant.

Le RGPD en Europe fixe déjà des standards élevés en matière de protection des données personnelles. Au Royaume-Uni, le Data Use and Access Bill, récemment adopté après plusieurs années de débat, va dans le même sens. La directive européenne DSP2, quant à elle, impose un principe simple mais fondamental : aucune donnée ne peut être partagée sans le consentement explicite du client.

Ce nouveau cadre juridique et technique favorise l’émergence d’un secteur financier plus dynamique, dans lequel banques traditionnelles, fintechs et nouveaux entrants peuvent rivaliser d’agilité pour proposer des services enrichis, bâtis sur la fluidité et l’interopérabilité des données.

2025 marque un tournant historique pour l’open banking

Grâce à la convergence des avancées technologiques, réglementaires et industrielles, les services financiers deviennent plus intelligents, plus sûrs et plus proches des besoins réels des entreprises. Pour celles-ci, il ne s’agit plus seulement de suivre le mouvement, mais de s’y engager pleinement. Car comprendre, anticiper et intégrer les possibilités offertes par l’open banking, c’est se donner les moyens d’innover, de sécuriser ses opérations et de créer de la valeur dans un environnement en mutation rapide.

Matthijs Boon, COO d’Equals Money

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