Principaux renseignements
- Les éditeurs affirment que les bloqueurs de publicité nuisent injustement à leurs revenus en empêchant l’affichage des publicités.
- Une décision récente de la Cour fédérale de justice allemande a suggéré que le code généré lors du chargement d’une page web pouvait être protégé par le droit d’auteur. Cela ouvre lavoie à d’autres arguments juridiques concernant l’impact des bloqueurs de publicité sur le matériel protégé par le droit d’auteur.
- L’issue de cette affaire en Allemagne pourrait créer un précédent dans toute l’Europe et inciter d’autres médias à contester les extensions des bloqueurs de publicité.
Une bataille juridique de longue date entre le géant allemand des médias Axel Springer et les créateurs de la populaire extension de blocage des publicités Adblock Plus pourrait avoir des ramifications importantes pour les utilisateurs d’Internet dans toute l’Europe. Depuis 2015, Axel Springer intente une action en justice contre Eyeo, la société à l’origine d’Adblock Plus, arguant que ces extensions nuisent injustement à leurs revenus en empêchant l’affichage de publicités.
Nouvelle décision
Alors que les premières décisions de justice étaient favorables à Eyeo, une récente décision de la Cour fédérale de justice d’Allemagne a donné un nouveau souffle à l’affaire d’Axel Springer. La Cour a estimé qu’une décision antérieure n’était pas suffisamment justifiée. Ils ont suggéré que le code généré lors du chargement d’une page web, qu’il y ait ou non des publicités, relève de la protection du droit d’auteur. C’est ce que rapporte BFMTV.
Cette décision ouvre la voie à d’autres arguments juridiques concernant l’impact des bloqueurs de publicité sur le matériel protégé par le droit d’auteur.
Effet d’entraînement potentiel dans toute l’Europe
Les implications potentielles de cette affaire vont bien au-delà de l’Allemagne. Une décision finale contre les bloqueurs de publicité pourrait créer un précédent dans toute l’Europe, ce qui inciterait d’autres organisations médiatiques à contester ces extensions.
Mozilla, le créateur du navigateur Firefox et fervent défenseur de la technologie de blocage des publicités, a exprimé son indignation face à la perspective de telles restrictions. Selon elle, bloquer les publicités revient à sauter les spots publicitaires à la télévision ou à jeter les encarts indésirables dans les journaux – des actions qui n’enfreignent pas le droit d’auteur.
Contrôle de l’utilisateur et les réalités économiques
Cependant, il est essentiel de reconnaître les réalités économiques auxquelles sont confrontés de nombreux sites web, en particulier ceux qui offrent un contenu gratuit. Les recettes publicitaires constituent souvent le fondement de leur modèle économique.
Les bloqueurs de publicité perturbent effectivement ce flux de revenus, mettant potentiellement en péril la viabilité de ces plateformes. Google a tenté de résoudre ce problème en limitant la fonctionnalité des bloqueurs de publicité sur ses navigateurs basés sur Chrome, obligeant les développeurs comme uBlock Origin à créer des versions simplifiées pour rester compatibles.

