Principaux renseignements
- L’industrie automobile russe est confrontée à une crise due aux sanctions, aux taux d’intérêt élevés et à la concurrence des constructeurs automobiles chinois.
- Les marques chinoises telles que Chery, Geely et Voyah ont comblé le vide laissé par les constructeurs occidentaux et dominent le marché automobile russe.
- L’augmentation des importations, associée à des taux d’intérêt élevés, a entraîné un excédent de véhicules chinois en Russie, ce qui a poussé certains concessionnaires à fermer et suscité des inquiétudes quant à la viabilité future du secteur.
L’industrie automobile russe est confrontée à une tempête parfaite de défis, notamment des taux d’intérêt élevés, des sanctions et une concurrence accrue de la part des constructeurs chinois.
La montée en puissance des constructeurs automobiles chinois en Russie
Avant la guerre en Ukraine, les marques automobiles les plus populaires en Russie étaient Toyota, BMW, Skoda et Audi. Toutefois, ces marques ont été remplacées par des marques chinoises telles que Chery, Geely et Voyah. Le départ des constructeurs automobiles occidentaux a créé un vide que les entreprises chinoises s’empressent de combler.
Les sanctions imposées par les pays occidentaux, les plus importantes de l’histoire moderne, ont un impact sur divers secteurs en Russie, y compris la production et la vente d’automobiles. La politique monétaire restrictive de la Banque centrale russe, associée à l’afflux de véhicules chinois sur le marché, a exacerbé la situation.
Chute des ventes
Les ventes de voitures neuves en Russie ont chuté de 26 pour cent en glissement annuel au cours des sept premiers mois de 2025, atteignant 742 000 unités. Les importations de véhicules ont également fortement diminué, chutant de 63 pour cent pour atteindre 149 300 unités au cours de la même période. La Chine a dominé les importations de voitures en Russie avec une part de 77 pour cent, suivie par le Kirghizistan (8 pour cent) et la Biélorussie (4,7 pour cent).
Le retrait des constructeurs automobiles occidentaux de Russie a considérablement modifié le paysage automobile. Renault, l’un des premiers à se retirer, a cédé sa participation dans Avtovaz, le fabricant des voitures Lada, pour le prix symbolique d’un rouble. Nissan a fait de même, cédant tous ses actifs à Saint-Pétersbourg et à Moscou. Mercedes et Volkswagen font partie des autres entreprises allemandes qui ont quitté le marché russe, et des discussions sont en cours sur d’éventuelles coentreprises entre des entreprises chinoises et leurs usines abandonnées.
Toyota a choisi de fermer son usine russe en raison de difficultés d’approvisionnement en composants nécessaires, plutôt que de quitter complètement le marché.
Les importations parallèles et un marché en mutation
Les importations parallèles continuent d’introduire certaines marques occidentales populaires en Russie par le biais de sociétés intermédiaires.
Le vide laissé par les constructeurs automobiles occidentaux a été rapidement comblé par les fabricants chinois. En juin, Lada était en tête des ventes, suivie par Haval et Chery. Parmi les autres marques chinoises populaires en Russie figurent Changan, Geely, Jetour et GAC.
Toutefois, l’augmentation des importations et les taux d’intérêt élevés à la suite des sanctions ont entraîné un excédent de véhicules chinois sur le marché. Par conséquent, environ 360 concessionnaires automobiles chinois ont fermé leurs portes en Russie au cours des six premiers mois de 2025. Les experts prévoient que jusqu’à dix marques automobiles chinoises pourraient quitter le marché russe.
Intervention du gouvernement et incertitude
Pour ajouter à l’incertitude, les tentatives du gouvernement russe de freiner les importations de voitures chinoises par le biais de la fiscalité suscitent des inquiétudes quant à l’avenir du secteur automobile.
Les principaux constructeurs automobiles russes, Avtovaz et Kamaz, ont annoncé leur intention de réduire le nombre de jours de travail dans certaines usines en raison de la détérioration des conditions du marché. Kamaz a fait part de ses inquiétudes concernant la stagnation de la croissance et l’offre excédentaire de pièces détachées importées, tandis qu’Avtovaz a souligné l’afflux important de véhicules importés et les pratiques présumées de dumping de prix de la part des marques étrangères.
En réponse à ces développements, le gouvernement russe a interdit la vente de camions Dongfeng, Foton, Faw et Sitrak en provenance de Chine. Toutefois, aucune mesure immédiate n’est prévue à l’encontre des voitures particulières chinoises en raison de l’insuffisance de l’offre nationale.

