Principaux renseignements
- Stephen Miran, président du Conseil des conseillers économiques, a été nommé par le président Trump à un poste au sein du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale.
- Alors que Miran terminera le mandat d’Adriana Kugler, Trump a indiqué qu’il cherchait un remplaçant permanent pour la totalité du mandat de 14 ans.
- La nomination de Miran pourrait indiquer que Trump souhaite un « président fantôme » qui remettrait en question le consensus du conseil et pourrait contrer le leadership de Jerome Powell.
Le président Donald Trump a annoncé son intention de nommer Stephen Miran, l’actuel président du Conseil des conseillers économiques, à un poste au sein du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale. Cette nomination fait suite à la démission d’Adriana Kugler, dont le mandat expire le 31 janvier 2026. Miran exercera le mandat restant de Kugler, mais Trump a précisé que la recherche d’un remplaçant permanent était en cours.
Remplaçant temporaire
Trump a loué l’expertise économique de Miran et s’est dit confiant dans sa capacité à exceller dans ses fonctions. Toutefois, Trump a également indiqué que Miran pourrait servir de remplaçant temporaire jusqu’à ce qu’un candidat permanent soit sélectionné pour un mandat de 14 ans.
La nomination de Miran coïncide avec les spéculations selon lesquelles Trump chercherait un « président fantôme » qui remettrait principalement en question le consensus du conseil d’administration. Trump lui-même a laissé entendre que le candidat au poste de Kugler serait temporaire et ne remplacerait pas directement Jerome Powell, dont le mandat expire en mai.
Critique
Parmi les candidats potentiels notables au poste de Powell figurent l’actuel gouverneur Christopher Waller, l’ancien gouverneur Kevin Warsh et le directeur du Conseil économique national Kevin Hassett.
Miran a critiqué les actions de la Réserve fédérale, en particulier ses mesures de relance agressives pendant la pandémie de Covid-19. Il est également connu pour avoir corédigé l’Accord de Mar-A-Lago, un plan controversé proposant une dévaluation du dollar pour combler le déficit de la balance courante des États-Unis. Miran a précédemment exprimé sa désapprobation à l’égard de la décision de Janet Yellen d’acheter des bons du Trésor à court terme dans le cadre de sa stratégie de gestion de la dette.
En attente de confirmation
Marco Casiraghi, économiste chez Evercore ISI, estime que la sélection de Miran par Trump permet une certaine flexibilité dans le choix d’un gouverneur et d’un président permanents de la Fed.
Miran doit encore être confirmé par le Sénat pour rejoindre les sept membres du conseil, un processus qui ne se produira probablement pas avant septembre, lorsque le Sénat se réunira à nouveau. Le Comité fédéral de l’open market, dont il serait un membre votant, devrait se réunir les 16 et 17 septembre, et les marchés s’attendent à ce qu’il procède à sa première baisse des taux d’intérêt depuis décembre 2024.
Économiste accompli
Tim Scott, président de la commission bancaire du Sénat, a fait l’éloge de Miran en tant qu’économiste accompli qui a contribué de manière significative à la politique économique et a défendu des initiatives en faveur de la croissance. Scott a souligné l’importance de la transparence et de la responsabilité à la Réserve fédérale.
Avant de rejoindre le gouvernement de Trump, Miran a occupé des postes à Hudson Bay Capital Management et au Manhattan Institute for Policy Research. Il a joué un rôle clé dans l’élaboration du programme de protection des chèques de paie à la suite de la fermeture économique de 2020. Miran s’est également prononcé en faveur de tarifs douaniers réciproques et a exprimé des positions pro-crypto.
Présidence fantôme
En tant que gouverneur, Miran participerait aux décisions de régulation financière. Son rôle immédiat pourrait consister à remettre en question le leadership de Powell. Trump a critiqué Powell à plusieurs reprises, appelant à sa démission et envisageant même la possibilité controversée de le renvoyer.
Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a déjà plaidé en faveur d’une « présidence fantôme » pour contrebalancer les positions de Powell par des voix dissidentes reflétant les perspectives de la Maison-Blanche en matière de politique monétaire. Lors de la dernière réunion du FOMC, deux gouverneurs, Waller et Michelle Bowman, se sont opposés à la décision de maintenir les taux d’intérêt, ce qui constitue la première fois en plus de 30 ans qu’il y a eu plusieurs voix dissidentes. (fc)

