Les achats de combustibles fossiles par la Chine et l’Inde renforcent le trésor de guerre de la Russie


Principaux renseignements

  • La Chine et l’Inde sont devenues les principaux acheteurs de combustibles fossiles russes depuis le début de la guerre, profitant des prix réduits.
  • Malgré les sanctions visant à réduire les revenus de la Russie provenant des exportations de combustibles fossiles, ces mesures ont largement échoué en raison de la dépendance mondiale à l’égard de l’énergie russe.
  • Bien que l’Union européenne ait fait quelques progrès pour réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie russe, elle continue d’être un acheteur important de combustibles fossiles russes.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Chine et l’Inde sont devenues les principaux acheteurs de combustibles fossiles russes, qu’il s’agisse de pétrole, de charbon ou de gaz. Elles sont suivies par la Turquie et l’Union européenne. Bien que l’UE se soit efforcée de réduire sa dépendance à l’égard des sources d’énergie russes, elle s’est heurtée à des difficultés, notamment en ce qui concerne le gaz naturel.

Baisse des achats dans l’UE

Les données du CREA révèlent une baisse significative des achats de l’UE au cours de la première année qui a suivi l’invasion. Toutefois, les progrès ont stagné depuis lors. Selon The Russia Fossil Tracker, un projet mené par le CREA, la Russie a généré 920 milliards d’euros de revenus provenant des exportations de combustibles fossiles depuis le début de la guerre. Sur ce montant, les pays de l’UE représentent plus de 212 milliards d’euros.

En revanche, la Chine, l’Inde et la Turquie ont augmenté leurs achats de pétrole russe en 2022, profitant des prix réduits. En particulier, les importations de combustibles fossiles en Inde ont augmenté de façon spectaculaire cette année-là, tandis que les acquisitions turques ont également connu un essor récent. Au sein de l’UE, la Hongrie, la Slovaquie et la France sont devenues les trois principaux acheteurs. La Belgique s’est classée au quatrième rang des plus gros importateurs de gaz russe depuis le début de la guerre jusqu’au 29 juillet 2025, pour un montant total de 5,945 millions d’euros.

Des efforts largement inefficaces

Malgré les multiples séries de sanctions visant à réduire les revenus des combustibles fossiles russes, ces efforts se sont avérés largement inefficaces. Ce résultat découle à la fois de la dépendance mondiale à l’égard de la Russie en tant qu’exportateur majeur d’énergie et des achats opportunistes effectués par des nations non alignées.

Le sénateur américain Lindsay Graham a proposé d’imposer des droits de douane élevés afin de faire pression sur les pays pour qu’ils n’achètent pas de pétrole russe. Il a ciblé l’Inde, la Chine et le Brésil, affirmant que leurs économies allaient être « écrasées ». La semaine dernière, Donald Trump a lui aussi brandi la menace d’imposer des « droits de douane secondaires » de 100 pour cent aux pays qui continuent de commercer avec la Russie si aucun accord de paix avec l’Ukraine ne voit le jour dans un délai de 50 jours.

En mars, les autorités ont lancé une menace comparable contre les acheteurs de pétrole vénézuélien, mais elles avaient alors proposé un taux tarifaire de seulement 25 pour cent. (uv)

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