Le FMI abaisse les perspectives économiques de la Russie sur fond de baisse des prix du pétrole


Principaux renseignements

  • Le FMI a revu à la baisse les perspectives économiques de la Russie en raison du resserrement des politiques monétaires et de la baisse des prix du pétrole.
  • La baisse des recettes énergétiques pèse sur le budget de la Russie.
  • Les dépenses de défense de la Russie ont augmenté, mettant à rude épreuve les secteurs civils et rendant improbable une croissance soutenue.

Les perspectives économiques de la Russie ont été considérablement revues à la baisse par le Fonds monétaire international (FMI). Le FMI prévoit un fort ralentissement de la trajectoire de croissance de la Russie, qu’il attribue principalement au resserrement des politiques monétaires et à la baisse des prix du pétrole. Cet abaissement représente la révision la plus importante parmi les grandes économies évaluées par le Fonds.

La baisse des prix du pétrole pèse sur l’économie russe

Contrairement à la faible croissance de 0,9 pour cent prévue pour la Russie en 2025, l’économie mondiale devrait croître de 3 pour cent, les marchés émergents affichant une performance encore plus forte avec un taux de 4 pour cent à 4,1 pour cent. Les principaux facteurs contribuant à la décélération de l’économie russe sont la baisse des recettes énergétiques, les pressions budgétaires croissantes et les limites imposées à la poursuite de l’expansion en raison des conditions de guerre.

Le FMI prévoit une nouvelle baisse des prix du pétrole Brent

Le FMI prévoit une baisse des prix du pétrole brut Brent, qui s’établiront en moyenne à 68,18 dollars le baril (59,32 euros) cette année, puis diminueront davantage pour atteindre 64,33 dollars le baril (55,97 euros) en 2026. Cette tendance à la baisse constitue un défi pour le budget fédéral russe, qui dépend de prix du pétrole supérieurs à 70 dollars le baril (60,90 euros). L’impact de la diminution des revenus énergétiques se traduit par une baisse de trente-quatre pour cent du bénéfice net de Novatek au premier semestre 2025.

Des hauts fonctionnaires, dont le gouverneur de la Banque centrale, Elvira Nabiullina, et le ministre de l’économie, Maxim Reshetnikov, ont exprimé leur inquiétude quant à la trajectoire économique de la Russie. Tous deux ont reconnu que l’impact de la croissance due à la guerre s’est estompé et que le risque de récession est imminent. Alors que le président Vladimir Poutine a rejeté ces inquiétudes, affirmant la résilience de l’économie russe, les conclusions du FMI brossent un tableau contrasté.

Le coût économique d’une militarisation soutenue

Le rapport du FMI souligne le coût économique d’une militarisation soutenue. Les dépenses de défense de la Russie ont bondi pour atteindre 6 pour cent du PIB en 2025, soit le niveau le plus élevé depuis la guerre froide. Cette priorité accordée aux dépenses militaires se fait au détriment des secteurs civils confrontés à des pénuries de main-d’œuvre et de capital. Les économistes affirment que les lourdes dépenses militaires du Kremlin étouffent les performances économiques générales.

En outre, les pertes croissantes sur les champs de bataille ont contraint la Russie à recourir à des recrutements contractuels coûteux, ce qui pèse encore plus sur le budget alors qu’elle est réticente à mettre en œuvre une mobilisation de masse. L’analyse du FMI suggère que la croissance artificielle obtenue grâce aux mesures de relance en temps de guerre et à la mobilisation de l’industrie de la défense n’est pas durable, laissant la Russie dans une situation de croissance nettement plus lente que les économies développées et en développement dans les années à venir. (jv)

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