Malgré les baisses de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE), le prix d’un crédit immobilier a augmenté au cours de l’année écoulée. Ainsi, le taux d’intérêt pour un prêt résidentiel fixe de 25 ans est à son plus haut niveau depuis décembre 2023. Le président américain Donald Trump est en partie responsable de cette hausse remarquable.
Principaux renseignements
- Les baisses de taux d’intérêt de la BCE ne peuvent pas nous empêcher de payer un prêt immobilier plus cher aujourd’hui qu’il y a un an et demi.
- En effet, les taux d’intérêt à long terme sont en hausse. Les investisseurs craignent notamment que la guerre commerciale de Trump ne relance l’inflation.
- Ceux qui optent pour une formule révisable annuellement ont également vu le prix augmenter ces derniers mois.
Dans l’actualité : Quiconque contracte aujourd’hui un prêt résidentiel à taux fixe sur 25 ans et emprunte jusqu’à 80 pour cent de la valeur d’achat paiera un taux d’intérêt de 3,48 pour cent en moyenne, selon le baromètre des taux d’intérêt du courtier en crédit Immotheker Finotheker. C’est le niveau le plus élevé depuis décembre 2023.
- La hausse des taux d’intérêt s’explique par le fait que la BCE a réduit ses taux directeurs à un rythme rapide au cours des 12 derniers mois. Par exemple, le taux directeur a baissé de 200 points de base à 2 pour cent depuis juin 2024. C’est le niveau le plus bas depuis décembre 2022.
- Cet assouplissement de la politique monétaire a surtout eu un impact sur les taux d’épargne. Pour calculer les taux hypothécaires, les prêteurs se basent sur les taux à long terme. Or, ces derniers ne cessent d’augmenter. En Belgique, par exemple, le taux d’intérêt à 10 ans oscille autour de 3,2 pour cent. Au début de cette année, il était encore inférieur à 3 pour cent.
Impact de Trump sur les prêts immobiliers
Verdict : Les taux d’intérêt à dix ans ont augmenté au cours des six derniers mois en raison des craintes d’une reprise de l’inflation due au conflit commercial avec les États-Unis. C’est ce qu’affirme John Romain d’Immotheker Finotheker en réaction à De Tijd.
- La charge de la dette du gouvernement belge a également un impact sur les taux d’intérêt à 10 ans. « L’endettement et les déficits budgétaires des États membres font grimper les rendements obligataires », a récemment déclaré Jonathan Frisch, économiste chez Immoweb, à notre site. « L’augmentation des dépenses de défense des pays européens contribue également à l’alourdissement de la dette.
- Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’agence de notation Fitch a récemment abaissé la note de crédit de notre pays de AA- à A+ (la plus mauvaise note jamais attribuée au pays). Cette décision reflète les inquiétudes croissantes du marché quant à la viabilité des finances publiques. Dans ce cas, les investisseurs exigent une rémunération plus élevée pour l’argent qu’ils prêtent à l’État, ce qui entraîne une hausse des taux d’intérêt à long terme.
Le prix des prêts variables augmente également
Et aussi ceci : Les formules révisables annuellement, qui sont liées aux taux d’intérêt à court terme, sont également devenues plus chères depuis avril. Ce taux est toutefois influencé (directement) par la politique de la BCE en matière de taux d’intérêt. Le taux de départ d’un prêt variable à 25 ans avec un taux révisable annuellement est actuellement de 3,4 pour cent, contre 2,95 pour cent en mars.
- Les économistes estiment que le prix des prêts à taux révisable annuellement devrait rester stable pendant un certain temps. Cela s’explique par le fait que la BCE a brièvement suspendu les réductions de taux au début du mois.
- L’institution monétaire devrait maintenir les taux d’intérêt à 2 pour cent pendant un certain temps. « Maintenant que l’Union européenne a conclu un accord commercial avec les États-Unis, il y a moins de raisons de réduire encore les taux d’intérêt », a écrit Mark Wall, économiste en chef de la Deutsche Bank, dans une analyse. « Une nouvelle baisse est bien sûr toujours possible, mais elle ne fait plus partie de notre scénario de base. »