Principaux renseignements
- La Chine propose un cadre mondial pour la gouvernance de l’intelligence artificielle.
- Cette proposition contraste avec l’approche unilatérale des États-Unis en matière de gouvernance de l’intelligence artificielle.
- Les deux pays se disputent le leadership technologique dans le secteur de l’intelligence artificielle, qui connaît une croissance rapide.
Dans un contexte d’escalade des tensions entre les États-Unis et la Chine, cette dernière a proposé un cadre mondial pour la gouvernance de l’intelligence artificielle (IA), contrastant fortement avec l’approche unilatérale des États-Unis. Le premier ministre Li Qiang a souligné la nature fragmentée de la gouvernance actuelle de l’IA et a insisté sur la nécessité d’un consensus international sur un cadre commun lors de son discours à la conférence mondiale sur l’IA à Shanghai.
L’appel à la collaboration lancée par Li intervient peu après que les États-Unis ont dévoilé leur propre plan visant à affirmer leur domination dans le secteur de l’IA, qui connaît une croissance rapide. Si Li s’est abstenu de mentionner directement les États-Unis, ses remarques ont implicitement abordé les différends commerciaux en cours entre les deux superpuissances, notamment les restrictions sur les exportations de semi-conducteurs avancés cruciaux pour le développement et la formation en matière d’IA.
Course à la suprématie de l’IA
La course à la suprématie de l’IA s’est intensifiée, les deux nations se disputant le leadership technologique. La Chine, qui abrite plus de 5 000 entreprises d’IA, a investi massivement dans le secteur, accumulant un capital-risque d’État estimé à 209 milliards de dollars entre 2013 et 2023. Alors que les investissements privés américains dépassent toujours les dépenses chinoises, les progrès rapides de la Chine sont évidents dans la multiplication des brevets d’IA générative et l’émergence de startups compétitives telles que DeepSeek et Moonshot.
Ces progrès ont suscité des inquiétudes quant aux risques potentiels associés à l’IA, tels que la désinformation, les « deepfakes » et les menaces pour la cybersécurité. Kao Kim Hourn, secrétaire général de l’ANASE, a souligné l’importance d’une gouvernance solide pour atténuer ces dangers, tandis que l’ancien PDG de Google, Eric Schmidt, a exhorté à la collaboration entre les États-Unis et la Chine pour un avenir stable et pacifique où les humains conservent le contrôle des technologies de l’IA.
La conférence a réuni des personnalités de premier plan dans ce domaine, notamment l’informaticien Geoffrey Hinton, considéré comme le « parrain de l’IA », et la chercheuse française Anne Bouverot, soulignant ainsi l’importance mondiale de ces discussions.

