Principaux renseignements
- Les droits de douane de 50 pour cent sur les importations de cuivre auront un impact significatif sur diverses industries américaines tributaires du cuivre importé.
- La production nationale de cuivre ne peut répondre à la demande actuelle, ce qui suscite des inquiétudes quant à d’éventuelles pénuries d’approvisionnement.
- Les experts prévoient que les droits de douane entraîneront une hausse des prix pour les consommateurs et pourraient perturber l’approvisionnement en électricité aux États-Unis.
Les nouveaux droits de douane de 50 pour cent sur les importations de cuivre, annoncés par le président Trump et devant entrer en vigueur le 1er août, couvrent à la fois les produits en cuivre raffinés et semi-finis. Cette décision inattendue a suscité des inquiétudes parmi les entreprises américaines qui dépendent fortement des importations de cuivre pour leurs activités. Le cuivre raffiné, la plus grande catégorie d’importation, devrait avoir un impact significatif sur une série d’industries, notamment l’énergie, la construction, l’électronique et l’automobile. C’est ce que rapporte Bloomberg.
Les droits de douane ne s’appliquent pas seulement au cuivre raffiné, mais aussi aux produits semi-finis tels que les barres et les tubes. Ils constituent la base de la transformation du cuivre brut en produits finis. La production nationale de cuivre raffiné et de produits semi-finis ne suffit pas à répondre à la demande actuelle, ce qui inquiète les fabricants.
L’impact sur la demande de cuivre
À la suite de l’annonce, le Conseil des conseillers économiques de Trump a rencontré des dirigeants de l’industrie qui l’ont exhorté à exclure les déchets de cuivre des contrôles à l’exportation. Les États-Unis produisent plus de déchets qu’ils ne peuvent en utiliser au niveau national et exportent l’excédent à l’étranger. Les représentants de l’industrie ont fait valoir que la restriction de ces exportations ne résoudrait pas le problème de la pénurie intérieure. Au contraire, cela conduirait à un excédent sans capacité de traitement suffisante.
Les dirigeants de grandes entreprises telles que Rio Tinto, Southwire et Trafigura ont plaidé en faveur d’une limitation des exportations de minerai et de ferraille plutôt que d’une taxation des importations. Ils estiment qu’il serait plus efficace de se concentrer sur les expéditions sortantes pour préserver l’approvisionnement national.
Importations de cuivre et production nationale
L’année dernière, les États-Unis ont importé une quantité importante de cuivre raffiné, soit 908 000 tonnes métriques d’une pureté supérieure à 99,993 pour cent. Les fabricants s’appuient sur ce cuivre de haute pureté pour fabriquer des alliages, des barres et des fils. Southwire, le plus grand fabricant de cuivre d’Amérique du Nord, fournit le métal pour diverses applications militaires, y compris les navires et les bases navales.
Outre le cuivre raffiné, les États-Unis ont importé 800 000 tonnes de cuivre semi-fini et d’alliages la même année pour combler l’écart entre la production nationale et la demande. Le 31 mars, l’Association pour le développement du cuivre a adressé au ministère du Commerce un rapport soulignant le rôle essentiel des produits semi-fabriqués en cuivre dans la chaîne d’approvisionnement militaro-industrielle.
Conséquences des droits de douane
Les experts prévoient que les droits de douane de 50 pour cent finiront par affecter également les produits semi-finis. On s’inquiète des perturbations de l’approvisionnement en électricité dues à d’éventuelles interruptions de l’approvisionnement en cuivre et en cuivre semi-fini en provenance de l’étranger. Les producteurs nationaux n’ont pas la capacité de remplacer les importations perdues. La construction de nouvelles capacités de production pourrait prendre sept ans.
Le Chili, premier producteur mondial de cuivre, demande à être exempté des droits de douane, tandis que le Canada, deuxième fournisseur, les a qualifiés d' »illégaux » et s’est engagé à les contester. Le marché du cuivre réagit déjà à l’imminence des droits de douane. Les analystes prévoient que les consommateurs américains utiliseront d’abord les réserves existantes. Ce n’est que dans neuf mois environ que des pénuries d’approvisionnement pourraient se produire.
La reconstitution de la capacité de production nationale de cuivre n’est pas pour demain. Les experts préviennent que si seul le cuivre raffiné est taxé et que le cuivre semi-fini ne l’est pas, cela pourrait conduire à une surabondance de cuivre semi-fini. Cette situation nuirait en fin de compte aux consommateurs américains de cuivre.
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