L’achat d’une maison neuve en Belgique est réservé à quelques privilégiés

Il est de plus en plus difficile pour les Belges d’acheter une maison neuve. Le nombre de ménages pouvant se permettre un tel projet immobilier a diminué de moitié en quatre ans. C’est ce qui ressort d’un calcul effectué par la plateforme de données immobilières Realo et le promoteur de quartier Matexi.


Principaux renseignements

  • L’analyse de Realo et Matexi montre que moins d’un Belge sur dix peut acheter un appartement nouvellement construit. Seuls 4,5 pour cent peuvent se permettre d’acheter une maison neuve.
  • En fait, le nombre de ménages belges capables de s’offrir une maison neuve a diminué de moitié en quatre ans.
  • L’augmentation des taux d’intérêt, des prix de l’immobilier et des coûts de construction fait que de plus en plus de familles ont du mal à acheter leur propre maison.

Dans l’actualité : à peine 4,2 pour cent des ménages belges peuvent aujourd’hui se permettre d’acheter un appartement neuf, et ce chiffre tombe même à 2,4 pour cent pour les maisons.

  • Pour cette analyse, rapportée par Trends.be, Realo et Matexi ont associé les données du Baromètre de la construction neuve, qui décrit les tendances des prix sur le marché belge de la construction neuve, à des chiffres sur le financement hypothécaire et à des statistiques sur les revenus.
    • Ils ont également supposé qu’une famille belge consacre au maximum un tiers de ses revenus mensuels au logement et dispose d’un apport personnel d’au moins 20 pour cent. Cela explique pourquoi les pourcentages ci-dessus sont remarquablement bas.
  • Roel Helgers, économiste chez Matexi, souligne néanmoins que l’analyse montre qu’il est presque impossible pour un nombre croissant de Belges d’acheter une maison neuve. Ainsi, début 2021, un appartement neuf était encore à la portée de 9,1 pour cent des ménages. Pour les maisons, ce chiffre était de 4,5 pour cent. En d’autres termes, le nombre de ménages belges pouvant s’offrir une maison neuve a été divisé par deux en quatre ans.

Impact de la hausse des taux d’intérêt et des prix de l’immobilier

Clarification : Il y a plusieurs raisons pour lesquelles il est de plus en plus difficile pour une famille belge d’entrer sur le marché de la construction neuve.

  • Tout d’abord, les taux d’intérêt ont augmenté ces dernières années. Selon le baromètre des taux d’intérêt d’Immotheker, le taux d’intérêt d’un prêt résidentiel fixe sur 25 ans est passé de 1,68 à 3,44 pour cent au cours des cinq dernières années. C’est plus du double.
    • La hausse des taux d’intérêt est en partie due au resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui a indirectement un impact à la hausse sur les taux d’intérêt à long terme. Les prêteurs se basent sur ce taux d’intérêt pour déterminer le prix d’un prêt immobilier. Les inquiétudes concernant la dette et le budget de notre pays font également grimper les taux d’intérêt à long terme.
  • Malgré la hausse des taux d’intérêt, nous payons aujourd’hui un logement plus cher qu’il y a quelques années. La deuxième mise à jour trimestrielle du Baromètre de la construction neuve montre que les prix d’une maison et d’un appartement neufs moyens ont augmenté respectivement de 2,36 et 2,50 pour cent par rapport à l’année précédente.
  • Les coûts de construction ont également augmenté. L’indice ABEX, qui reflète l’évolution des coûts de construction en Belgique, est passé de 1 048 à 1 057 points entre le premier semestre 2024 et 2025. Cela représente une augmentation de près de 1 pour cent.

Paralysie de l’activité du marché de la construction neuve

Egalement ceci : Helgers met en garde contre une paralysie totale de l’activité sur le marché de la construction neuve.

  • « Pour de plus en plus de ménages, le coût des nouvelles constructions est supérieur à ce qu’ils peuvent se permettre », ajoute-t-il. « Le fait que cela se produise à un moment où il y a un besoin historique de logements supplémentaires est pour le moins inquiétant et affecte particulièrement les jeunes familles et les groupes vulnérables.
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