Principaux renseignements
- Les consommateurs s’attendent à ce que l’inflation dépasse 2 pour cent au cours des cinq prochaines années.
- La plupart des ménages perçoivent l’inflation comme un phénomène durable, et non comme un inconvénient temporaire.
- Malgré une légère baisse, les anticipations inflationnistes restent structurellement élevées.
La dernière enquête de l’Université du Michigan révèle qu’en juin, les consommateurs anticipent une inflation de 4 pour cent sur les cinq prochaines années, contre 4,4 pour cent en avril. Bien que ce soit une diminution, ce chiffre reste supérieur à l’objectif de 2 pour cent de la Réserve fédérale. Pour l’année prochaine, les consommateurs prévoient même une inflation de 5 pour cent. C’est ce qu’indique l’économiste et investisseur en or Peter Schiff dans son blog.
Joanne Hsu, responsable de l’enquête, souligne que les évolutions économiques et les incertitudes politiques rendent les tendances inflationnistes difficiles à prévoir. La moyenne mobile trimestrielle des anticipations demeure au-dessus du pic de 2022, ce qui reflète des inquiétudes persistantes concernant la pression sur les prix.
Les facteurs influençant la perception de l’inflation
Les anticipations moyennes d’inflation ont baissé pendant deux mois, mais restent supérieures aux niveaux de 2022-2023. Cela suggère que les consommateurs ne considèrent pas l’inflation comme un phénomène passager. Même le 75e percentile des anticipations, stable depuis mai, se maintient au niveau de mi-2022.
Les données historiques sur sept ans montrent une tendance claire : des anticipations stables avant la pandémie, une détérioration jusqu’à mi-2022, une baisse fin 2024, puis une nouvelle hausse début 2025. Ces fluctuations reflètent les changements dans les politiques fiscales et monétaires depuis 2020.
L’or, une valeur refuge face aux craintes inflationnistes
Malgré les récentes baisses de l’indice des prix à la consommation (IPC), les consommateurs ne croient pas à une stabilité du pouvoir d’achat. Ce scepticisme pourrait expliquer pourquoi les cours de l’or ont atteint un record jeudi dernier, signe d’un repli vers des actifs sûrs.
Les banquiers centraux peuvent se satisfaire de la légère baisse de l’inflation, explique Schiff, mais les moyennes trimestrielles restent égales ou supérieures aux pics de 2022. Une célébration prématurée serait donc déplacée. Les dépenses publiques élevées et une dette fédérale dépassant 34 000 milliards de dollars (28 800 milliards d’euros) soutiennent un sentiment inflationniste durable.
Conclusion
Bien que les attentes se soient légèrement refroidies, les consommateurs n’ont pas oublié la hausse des prix. Tant que les décideurs politiques ne feront pas preuve de plus de discipline et d’humilité, les investisseurs avertis resteront vigilants au coût des biens quotidiens et pourraient se tourner vers des alternatives comme l’or. (em)

