Le président polonais Tusk demande un vote de confiance après l’échec des élections


Principaux renseignements

  • Donald Tusk a demandé un vote de confiance pour son gouvernement.
  • L’opposition considère les efforts de Tusk comme futiles et potentiellement entravés par les vetos du nouveau président.
  • Donald Tusk a annoncé un remaniement ministériel prévu pour juillet. Cet événement vise à réaffirmer le mandat de son gouvernement.

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a demandé un vote de confiance pour son gouvernement pro-européen, après la courte défaite de son camp à l’élection présidentielle. Le scrutin a été remporté par Karol Nawrocki, soutenu par le parti conservateur Droit et Justice (PiS), principal parti d’opposition.

La coalition de Tusk dispose d’une majorité de 12 sièges à la chambre basse du Parlement. Cela rend ce vote avant tout symbolique. La session prévue mercredi devrait confirmer son mandat. Cependant, elle vise surtout à renforcer l’unité de la majorité et à lui permettre de continuer à gouverner malgré les obstacles politiques.

Le nouveau président pourrait bloquer les réformes

Karol Nawrocki est un conservateur social, proche idéologiquement de l’ancien président américain Donald Trump. Il est opposé à l’idée d’une Europe fédérale ainsi qu’à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE et à l’OTAN. En tant que président, il disposera d’un droit de veto sur les lois. Cela pourrait freiner considérablement les réformes souhaitées par le gouvernement Tusk. Un tel blocage a déjà eu lieu sous la présidence de Andrzej Duda.

Tusk ne dispose pas de la majorité nécessaire pour passer outre les vetos présidentiels. Malgré cela, il a annoncé un remaniement ministériel pour juillet, réaffirmant son intention de gouverner avec responsabilité en période difficile. Il a aussi fait référence à la ténacité de la joueuse de tennis Iga Świątek, symbole de persévérance, bien qu’elle ait récemment échoué à remporter un quatrième titre consécutif à Roland-Garros. Son discours a été applaudi par ses propres députés, tandis que les bancs du PiS sont restés en grande partie vides.

Importantes promesses non tenues

Si Tusk a vanté les réussites de son gouvernement sur des sujets chers à la droite, comme la hausse des dépenses militaires ou une politique migratoire plus stricte, il a négligé plusieurs promesses de campagne de la gauche. C’est le cas notamment de la légalisation de l’avortement jusqu’à 12 semaines. Cet engagement a été freiné par des désaccords internes à la coalition. De plus, le veto annoncé du président Nawrocki a aussi contribué à ce blocage.

Autre réforme en suspens : la volonté de dépolitiser le système judiciaire, bloquée à plusieurs reprises par les vetos de l’ex-président Duda. Ce blocage avait conduit la Commission européenne à suspendre des fonds européens destinés à la Pologne. Les fonds ont été débloqués après l’engagement de Tusk à revenir sur certaines réformes du PiS, mais cela a suscité des accusations de « double standard » de la part de l’opposition.

En conclusion, Tusk a exprimé sa volonté ferme de résoudre la crise judiciaire qui mine le pays depuis des années. Il a toutefois reconnu que le président Nawrocki utiliserait probablement son droit de veto comme levier politique dans les mois à venir.

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