Crise économique en Allemagne : Stagnation et baisse des investissements


Principaux renseignements

  • L’Allemagne est tombée à la dernière place du classement du Fonds monétaire international (FMI) pour la croissance économique parmi les 30 principales économies.
  • La productivité du travail a stagné ou diminué depuis 2020, contrastant avec les progrès américains en matière de productivité induite par l’IA.
  • L’économie allemande s’est contractée pendant deux années consécutives, un fait rare depuis 1950, avec une baisse du PIB de 0,2 pour cent en 2024.

L’Allemagne occupe désormais la dernière place du classement du Fonds monétaire international (FMI) en matière de croissance économique parmi les 30 premières économies mondiales. Le FMI a considérablement abaissé ses prévisions de croissance du PIB de l’Allemagne en 2025 de 0,5 point de pourcentage, projetant une maigre expansion de 0,3 pour cent. Cela reflète des défis économiques profondément ancrés en Allemagne qui vont au-delà des influences mondiales.

Les indicateurs économiques

Les indicateurs nationaux révèlent également la gravité de la situation économique. Bien que les marchés boursiers allemands aient enregistré de bonnes performances, la participation du public aux marchés des capitaux a connu un déclin notable. Le nombre d’actionnaires et de détenteurs de fonds d’actions a chuté de 180 000 en 2024, pour atteindre un total de 12,1 millions. Cela marque la deuxième année consécutive de baisse. À l’heure actuelle, seuls 17,2 pour cent des Allemands âgés de 14 ans et plus investissent dans des actions ou des fonds d’actions, ce qui met en évidence une aversion manifeste pour le risque financier, considérée comme un facteur clé qui entrave le développement du marché des capitaux en Allemagne.

Stagnation de la productivité

La productivité du travail a également stagné ou décliné depuis 2020, ce qui contraste fortement avec les progrès réalisés par les entreprises américaines pour tirer parti de l’IA afin d’améliorer la productivité. Depuis 1999, on observe une divergence dans l’évolution de la productivité entre l’Allemagne et les États-Unis, une tendance peut-être exacerbée par l’introduction de l’euro.

Les problèmes structurels entraînent une contraction

Depuis 2004, lorsque l’euro est devenu sous-évalué pour l’Allemagne, la pression exercée sur les entreprises allemandes pour qu’elles améliorent leur productivité a diminué. Ce ralentissement économique a entraîné deux années consécutives de contraction de l’économie allemande, un fait inhabituel depuis 1950. Le PIB a reculé de 0,2 pour cent en 2024, après une baisse de 0,3 pour cent en 2023. Ce ralentissement est attribué à des problèmes à la fois conjoncturels et structurels.

Les perspectives restent sombres

Les perspectives pour 2025 restent sombres, la Bundesbank ne prévoyant qu’une croissance marginale de 0,2 pour cent. On craint qu’une autre contraction ne se produise, en particulier si le président américain nouvellement élu met en place des tarifs douaniers, ce qui pèserait encore plus sur l’économie allemande, qui dépend des exportations.

Interventions politiques nécessaires

Alors que l’Allemagne approche des élections de février, ces indicateurs économiques présentent un tableau qui donne à réfléchir, soulignant le besoin urgent d’interventions politiques pour répondre à la fois aux pressions cycliques immédiates et aux réformes structurelles à long terme. La combinaison d’une faible croissance, d’une baisse de la confiance des investisseurs et de problèmes de productivité pose des défis importants à l’administration entrante, qui devra naviguer dans ces complexités pour relancer la plus grande économie d’Europe.

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