Le Conseil de sécurité de l’ONU va se pencher pour la première fois sur les logiciels espions commerciaux


Principaux renseignements

  • Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, les logiciels espions commerciaux ont été discutés pour la première fois à un niveau élevé.
  • Un consensus s’est dégagé parmi les nations participantes pour lutter contre la propagation et l’utilisation abusive des logiciels espions commerciaux, tandis que la Russie et la Chine ont minimisé ces préoccupations.
  • La réunion a mis en évidence la nécessité d’une intervention gouvernementale pour contrôler la prolifération des logiciels espions alimentée par un réseau mondial complexe de développeurs.

Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU axée sur les logiciels espions commerciaux a marqué un moment important car c’était la première fois que ce type de logiciel, également connu sous le nom de logiciel espion gouvernemental ou mercenaire, était discuté à ce niveau. Ceci a été rapporté par TechCrunch. La mission américaine auprès de l’ONU a déclaré que l’objectif était d’aborder l’impact de la prolifération et de l’utilisation abusive des logiciels espions commerciaux sur la paix et la sécurité internationales. Cet appel à l’action a été lancé par les États-Unis et 15 autres pays.

Acteurs clés

Si la réunion est restée largement informelle sans propositions concrètes, un consensus s’est dégagé parmi la plupart des nations participantes, dont la France, la Corée du Sud et le Royaume-Uni, soulignant la nécessité d’une intervention gouvernementale pour contrôler la propagation et l’abus des logiciels espions commerciaux. À l’inverse, la Russie et la Chine ont minimisé ces préoccupations.

Témoignages

John Scott-Railton, chercheur principal au Citizen Lab, une organisation de défense des droits de l’homme spécialisée dans les enquêtes sur les logiciels espions depuis 2012, a livré un témoignage mettant en lumière la prolifération alarmante des logiciels espions alimentée par un réseau mondial complexe de développeurs, de courtiers, d’intermédiaires et d’entreprises spécialisées. Il a averti que cet écosystème constitue une grave menace pour la paix internationale, la sécurité et les droits de l’homme. Scott-Railton a indiqué que l’Europe était une plaque tournante pour l’abus et le développement de logiciels espions, citant une récente enquête de TechCrunch qui a révélé l’émergence de Barcelone comme un centre important pour les entreprises de logiciels espions au cours des dernières années.

Réponses nationales

Des représentants de la Pologne et de la Grèce ont également participé, partageant leurs expériences avec les scandales de logiciels espions impliquant respectivement NSO Group et le logiciel Intellexa. La Pologne a mis en avant ses efforts législatifs pour améliorer la surveillance des agences de sécurité et de renseignement, soulignant la nécessité d’un contrôle judiciaire sur les activités opérationnelles tout en reconnaissant l’utilisation potentiellement légitime des logiciels espions. La Grèce, quant à elle, a attiré l’attention sur son projet de loi 2022 visant à interdire la vente de logiciels espions.

Contre-arguments

La Russie a rejeté la responsabilité sur les États-Unis, en faisant référence aux révélations historiques d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance de la NSA. Le représentant russe a soutenu que les États-Unis ont mis en place un système de surveillance mondial qui s’immisce dans la vie privée de leurs citoyens et de ceux d’autres pays, en affinant continuellement cet appareil.

La Chine a critiqué la réunion elle-même, affirmant que discuter des logiciels espions commerciaux dans le contexte de la paix et de la sécurité internationales est déplacé par rapport aux activités plus préjudiciables des gouvernements. La Chine a mis l’accent sur la prolifération des cyberarmes nationales avancées, en citant l’incident du logiciel malveillant Stuxnet comme un exemple parfait, et en affirmant que ces armes représentent une menace bien plus importante que les logiciels espions commerciaux.

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