Principaux renseignements
- L’UE étudie de nouvelles mesures pour réduire la dépendance à l’égard du GNL russe.
- Les sanctions pourraient cibler les importations d’aluminium russe, limiter les transactions financières avec les banques et les pétroliers russes, et étendre les sanctions militaires.
- Les divisions internes au sein de l’UE menacent les progrès en matière de sanctions en raison des préoccupations liées à la sécurité énergétique.
L’Union européenne (UE) envisage d’adopter une position plus agressive à l’égard de l’économie de la Russie suite à son invasion de l’Ukraine. Alors que les sanctions précédentes ont ciblé les secteurs militaire et financier de la Russie, des failles ont permis à Moscou de les contourner en grande partie, notamment en ce qui concerne ses exportations d’hydrocarbures et de métaux. Malgré la baisse des volumes de gazoducs vers l’Europe, la Russie a maintenu d’importantes exportations de GNL vers l’UE, atteignant des niveaux record en 2024. Cependant, le paysage mondial est en train de changer, avec l’augmentation des sanctions américaines et britanniques contre les exportations maritimes de pétrole de la Russie et une hausse potentielle de la dépendance de l’UE à l’égard de sources alternatives de GNL.
L’UE intensifie ses efforts en matière de sanctions
L’UE étudie plusieurs nouvelles mesures, notamment une réduction progressive de sa dépendance de à l’égard du GNL russe. Les discussions portent également sur des sanctions sur les importations d’aluminium russe, des limitations financières plus strictes sur les banques et les pétroliers russes, et des sanctions militaires élargies. Ces mesures font partie d’un projet de 16e paquet de sanctions visant à faire pression sur le régime de Poutine, qui est déjà aux prises avec l’instabilité économique, notamment des taux d’inflation élevés et des réserves de devises étrangères qui s’amenuisent.
Les divisions internes menacent les progrès des sanctions
Malgré la forte demande des marchés asiatiques pour les ressources énergétiques russes, la pression exercée par la Chine et l’Inde pourrait limiter la capacité de Moscou à obtenir des prix élevés. Une élimination totale du GNL russe par l’UE aurait un impact significatif sur ces projets et pourrait exacerber les difficultés économiques de la Russie. Cependant, les divisions internes au sein de l’UE, en particulier en ce qui concerne le rythme et l’étendue des sanctions, représentent un défi de taille. Certains États membres, comme la Hongrie, la Slovénie et la Slovaquie, pourraient s’opposer à une action rapide en raison de leurs inquiétudes concernant la sécurité énergétique et les répercussions économiques potentielles.
Complications des réglementations sur le méthane
En outre, la nouvelle réglementation de l’UE sur le méthane, mise en œuvre en août 2024, pourrait compliquer les choses en exigeant des données détaillées sur le méthane pour toutes les importations d’hydrocarbures, imposant de lourdes amendes aux fournisseurs non conformes. Cette approche rigoureuse pourrait dissuader les fournisseurs mondiaux de GNL, dont le Qatar, d’approvisionner l’UE, créant ainsi une incertitude supplémentaire sur le marché de l’énergie. Malgré l’engagement de l’UE à faire pression sur l’économie de guerre de la Russie, des failles persistent. Les chantiers navals basés dans l’UE continuent de réparer les pétroliers russes de classe glace utilisés pour les exportations de GNL dans l’Arctique, ce qui met en évidence les défis complexes auxquels l’Union est confrontée pour mettre en œuvre efficacement les sanctions et atteindre ses objectifs.
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