Principaux renseignements
- Des divergences persistent entre les nations concernant la portée du traité.
- Une proposition défendue par le Panama vise à établir un cadre mondial pour la réduction de la production de plastique, tandis qu’une autre proposition n’inclut pas de telles limitations de production.
- Les pays producteurs de produits pétrochimiques ont résisté aux efforts de réduction de la production de plastique et ont utilisé des tactiques procédurales pour entraver les négociations.
Les espoirs d’un traité mondial sur le plastique s’estompent
L’espoir d’un accord mondial visant à réduire la pollution plastique s’amenuise lors des négociations des Nations unies qui se déroulent actuellement à Busan, en Corée du Sud. Cette cinquième et dernière réunion du comité intergouvernemental de négociation des Nations unies vise à établir un traité international juridiquement contraignant avant la date limite de dimanche. Le traité potentiel a un poids important en tant qu’accord environnemental historique depuis l’accord de Paris de 2015.
Des divergences persistent entre les nations concernant la portée du traité. Une proposition défendue par le Panama, approuvée par plus de 100 pays, vise à établir un cadre mondial pour la réduction de la production de plastique. À l’inverse, une autre proposition n’inclut pas de telles limitations de production. Ce clivage apparaît clairement dans un document révisé publié dimanche par le président de la réunion, Luis Vayas Valdivieso. Bien qu’il soit destiné à servir de base au traité, le texte laisse toutes les options ouvertes. Des questions controversées telles que le plafonnement de la production de plastique, la gestion du plastique et des produits chimiques dangereux et les mécanismes de financement pour les pays en développement restent en suspens.
Obstacles aux négociations
Les observateurs et les négociateurs ont exprimé une grande déception quant à l’état actuel des négociations. Le négociateur principal du Ghana, Sam Adu-Kumi, a souligné qu’un traité ayant un véritable impact nécessite des obligations contraignantes de la part de toutes les parties participantes. Il a suggéré qu’en l’absence de tels engagements, il pourrait être nécessaire de poursuivre les discussions dans un autre lieu. Les écologistes affirment que le recyclage ne peut à lui seul résoudre efficacement la crise mondiale du plastique.
Certains pays producteurs de produits pétrochimiques, dont l’Arabie saoudite, ont activement résisté aux efforts visant à réduire la production de plastique. Ils ont eu recours à des tactiques procédurales pour entraver les négociations, ce qui a suscité des critiques de la part d’autres pays. Le ministre fidjien du climat et négociateur en chef, Sivendra Michael, a exhorté ceux qui entravent les progrès constructifs à se retirer des négociations. À l’approche de la date butoir, les inquiétudes se multiplient quant à la possibilité d’un échec des négociations ou d’une prolongation de la session.
Rester optimiste
Malgré ces difficultés, certains restent optimistes quant à la conclusion d’un futur accord. La chef de la délégation mexicaine, Camila Zepeda, a déclaré que même si un traité contraignant n’est pas conclu à Busan, le processus multilatéral peut se poursuivre pour atteindre cet objectif. Elle a souligné qu’il y a une « coalition de volontaires » composée de plus de 100 pays engagés dans l’établissement d’un tel traité.
L’urgence de la lutte contre la pollution plastique est soulignée par les projections alarmantes concernant la production future – qui devrait tripler d’ici à 2050 – et l’omniprésence des microplastiques dans divers compartiments de l’environnement, y compris le lait maternel. Les effets néfastes de plus de 3 200 substances chimiques présentes dans les plastiques, en particulier sur les femmes et les enfants, comme le souligne un rapport du programme des Nations unies pour l’environnement datant de 2023, ne font que renforcer la nécessité d’une action décisive.
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