Principaux renseignements
- L’avenir de ThyssenKrupp Steel est incertain après les récents licenciements et fermetures.
- La direction a négligé sa responsabilité sociale, mettant en péril les moyens de subsistance de centaines de travailleurs à Kreuztal-Eichen et Ferndorf.
- L’investissement dans l’acier vert par le biais d’une nouvelle usine de réduction directe alimentée par de l’hydrogène vert pourrait être le dernier effort pour rester compétitif.
L’incertitude plane sur ThyssenKrupp Steel
L’incertitude quant à l’avenir de ThyssenKrupp Steel en Allemagne est grande après l’annonce récente de licenciements et de fermetures, rapporte ZDF. À Kreuztal-Eichen, en Allemagne, Helmut Renk, un vétéran de l’industrie sidérurgique de 62 ans avec plus de quatre décennies dans l’usine, exprime sa frustration et son indignation. Il accuse la direction de négliger leur responsabilité sociale en mettant en danger les moyens de subsistance de centaines de travailleurs dans cette petite ville allemande fortement dépendante de l’usine. Sur le site autrefois animé en Allemagne, où 3 000 personnes travaillaient quand Renk a commencé, il n’y a plus que 600 personnes aujourd’hui, et il est prévu de fermer complètement l’usine en 2030.
L’anxiété se propage dans les communautés voisines, comme Ferndorf, où des craintes similaires s’emparent des 350 travailleurs qui y sont employés. Le maire de Kreuztal, Walter Kiß, un social-démocrate en poste depuis 15 ans, met en garde contre un effet domino, prédisant des centaines d’autres pertes d’emplois dans divers secteurs dépendant de l’activité de l’aciérie. Il estime qu’il s’agit d’un coup dur pour la ville, qui marque la fin de son héritage industriel.
Les défis de ThyssenKrupp Steel
De nombreux habitants de la région s’interrogent sur la viabilité du « concept d’avenir industriel » de ThyssenKrupp, qui vise à rendre l’acier « rentable, compétitif et neutre sur le plan climatique ». Ils pointent du doigt des facteurs externes tels qu’une industrie automobile en difficulté, la flambée des coûts de l’énergie et les importations d’acier bon marché en provenance de Chine, qui ont contribué au déclin de l’entreprise. M. Renk attribue la chute principalement à des décisions de gestion antérieures : des investissements inadéquats dans les installations allemandes et des milliards mal placés dans des entreprises à l’étranger, aux États-Unis et au Brésil.
Une lueur d’espoir se trouve à Duisburg-Bruckhausen, où ThyssenKrupp investit massivement dans une nouvelle usine de réduction directe alimentée par de l’hydrogène vert. Une usine de réduction est une installation de production dans l’industrie sidérurgique qui produit du fer par réduction directe. Au lieu du haut fourneau traditionnel, qui utilise du coke et du charbon, une usine de réduction convertit le minerai de fer en fer directement réduit à l’aide de gaz de réduction, comme le gaz naturel ou l’hydrogène vert. Ce processus est plus efficace sur le plan énergétique et nettement plus respectueux de l’environnement, en particulier lorsque de l’hydrogène vert est utilisé, car il réduit considérablement les émissions de CO₂. Les installations de réduction jouent un rôle crucial dans la transition vers un acier plus durable et climatiquement neutre. Cette technologie est destinée à remplacer les méthodes de production traditionnelles alimentées au charbon. L’achèvement de l’usine de réduction est prévu pour 2027 et bénéficie d’une subvention de 2 milliards d’euros provenant de fonds fédéraux et étatiques. Toutefois, des doutes subsistent quant à la demande du marché pour cet acier « vert » et à sa compétitivité.
Investir dans l’acier vert
Miguel López, PDG de Thyssenkrupp, a publiquement mis en doute la viabilité de l’acier vert, mais s’est rapidement rétracté. Certains considèrent ce changement comme un effort de la dernière chance, soulignant la nécessité pour Thyssenkrupp d’être un adoptant précoce afin d’obtenir un avantage financier.
L’avenir reste incertain, car les négociations entre la direction et les représentants des travailleurs piétinent jusqu’à ce que des plans concrets émergent. M. Renk, exige la transparence et l’action, dénonçant les discussions interminables et l’inaction qui menacent le tissu industriel allemand.
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