Principaux renseignements
- L’UE est confrontée à l’incertitude et à l’inquiétude après la victoire présidentielle de Donald Trump, avec des divisions internes exacerbées par le populisme de droite en Europe de l’Est.
- Les dirigeants européens ont adopté une approche prudente, choisissant de suivre de près les actions de Trump plutôt que de contrer de manière préventive les menaces potentielles.
- La position passive de l’UE pourrait limiter sa capacité à prendre des mesures décisives sur la scène mondiale et potentiellement déclencher une récession sur fond d’inquiétudes concernant les tarifs douaniers et l’instabilité économique.
Alors que l’Europe navigue au lendemain de la victoire présidentielle de Donald Trump, l’incertitude et la trépidation pèsent lourd dans l’air. Alors que certains dirigeants avaient anticipé un éventuel second mandat de Trump et tenté de formuler des stratégies, un plan unifié pour naviguer dans cette période de turbulences reste insaisissable. Cela rapporte Politico.
L’UE est aux prises avec des divisions internes exacerbées par la faiblesse politique de ses puissances économiques – la France et l’Allemagne – et la montée du populisme de droite en Europe de l’Est. Cette fragilité interne limite la capacité de l’Union à prendre des mesures décisives sur la scène internationale. Les diplomates et les fonctionnaires européens s’efforcent désormais de déterminer dans quelle mesure M. Trump mettra en œuvre ses promesses électorales, en particulier celles concernant les tarifs douaniers et l’implication de la Russie en Ukraine.
Une approche prudente
Au lieu de contrer les menaces potentielles de manière préventive, l’UE a adopté un « mode d’écoute » passif, comme l’a décrit un diplomate de haut rang de l’UE. Cette approche prudente découle de plusieurs facteurs, notamment le renforcement de la position du Parti républicain après la victoire de Trump et les enjeux accrus pour l’UE compte tenu des conséquences potentielles de ses politiques.
Les dirigeants européens ont tenté de s’engager avec l’équipe de transition de Trump, exprimant leur volonté de construire une relation constructive. Cependant, des experts comme Mark Leonard du Conseil européen des relations étrangères préviennent que cette administration sera nettement plus perturbatrice pour les intérêts européens par rapport à son prédécesseur, en particulier à un moment où les défis mondiaux sont amplifiés.
Guerres commerciales et préoccupations économiques
Les préoccupations vont au-delà de la sécurité et de la défense, l’UE étant confrontée à une crise du coût de la vie dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine. Les intentions déclarées de Trump d’imposer des droits de douane sur les produits européens, atteignant 10 à 20 pour cent, constituent une menace importante pour les économies nationales. Ses attaques répétées contre l’Allemagne et son industrie automobile ne font qu’exacerber ces inquiétudes.
Les économistes préviennent que de tels droits de douane pourraient déclencher une récession au sein de l’UE, perturber la structure du commerce mondial et potentiellement démanteler le système commercial international actuel, fondé sur des règles. L’Institut Kiel pour l’économie mondiale en Allemagne prévoit des pertes potentielles allant jusqu’à 0,5 pour cent du produit intérieur brut de l’UE et une baisse de 3,2 pour cent de la production allemande.
Unité et détermination
Pour l’instant, l’UE choisit de suivre de près les actions de Trump, en évitant les déclarations publiques qui pourraient compromettre les négociations. Toutefois, le maintien de l’unité au sein du bloc reste un défi crucial, en particulier si Trump tente d’exploiter les divisions internes pour en tirer un avantage stratégique.
Les différences de perspectives sur les dépenses de défense et l’autonomie européenne sont déjà évidentes. Le président français Emmanuel Macron a exhorté ses homologues à adopter une position plus affirmée, soulignant la nécessité de l’autosuffisance dans un monde où les « carnivores » cherchent à dominer. Toutefois, les engagements concrets restent insaisissables.
Malgré ces inquiétudes, il n’y a pas de consensus au sein de l’UE sur la meilleure façon de répondre à ce paysage géopolitique changeant et à cette période d’incertitude.
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