La Commission des provisions nucléaires a réévalué les provisions nucléaires. Et rajoute 2,1 milliards à la facture d’Electrabel.
Electrabel a annoncé jeudi, après la sortie du rapport de la Commission des provisions nucléaires (CPN), qu’elle irait ‘au-delà de ses obligations légales’ et verserait à Synatom ‘l’intégralité du montant des provisions pour la gestion du combustible usé’. La gestion des provisions nucléaires doit être revue d’urgence, a averti l’organisme chargé du contrôle des provisions.
Il y a un ‘besoin urgent de revoir la loi’ pour éviter ‘un risque considérable que la population belge doive supporter à l’avenir les énormes coûts pour le démantèlement des centrales nucléaires et/ou la gestion des matières fossiles irradiées’, prévient la CPN.
La décision de la CPN intègre une baisse des taux d’actualisation reflétant l’environnement de taux d’intérêts bas à court terme, souligne Electrabel rappelant que cette baisse implique pour les propriétaires des unités nucléaires belges de provisionner dès aujourd’hui des sommes plus importantes.
6 milliards d’euros d’ici 2025
‘Ainsi, établis au 31 décembre 2018 à 3,50%, les taux sont ramenés à 2,5% pour le démantèlement dont les dépenses débuteront dès l’année prochaine et à 3,25% pour le combustible usé dont les dépenses interviendront au cours des prochaines décennies », annonce l’exploitant Engie Electrabel.
Celui-ci s’engage également ‘dès aujourd’hui’ à financer via Synatom (responsable de la gestion des provision nucléaires) l’intégralité du montant des provisions pour la gestion du combustible usé d’ici 2025, soit 6 milliards d’euros (en plus des fonds déjà en gestion chez Synatom). ‘Ses réserves seront investies dans des actifs financiers assurant ainsi la disponibilité et la suffisance des fonds.’
Pour ce faire, la gouvernance de Synatom sera revue, avec l’arrivée future de deux administrateurs externes ‘dont l’expertise financière indiscutable aidera à garantir la bonne gestion des provisions’.
Au total, la prise en compte de l’avis de la CPN conduira à une revalorisation des provisions nucléaires dans les comptes consolidés du groupe Engie de 2,1 milliards d’euros au-delà de la charge annuelle récurrente de désactualisation.