Principaux renseignements
- La Chine a ouvert une enquête sur PVH en raison d’allégations de pratiques discriminatoires à l’encontre des sociétés cotonnières du Xinjiang.
- Cette démarche vise à contrer les accusations des gouvernements occidentaux et des défenseurs des droits de l’homme concernant le travail forcé dans la région, en particulier pour la production de coton.
- PVH pourrait être ajouté à la liste des « entités non fiables » de la Chine après 30 jours, ce qui pourrait entraîner d’autres sanctions.
Enquête sur PVH
La Chine a ouvert une enquête sur PVH, la société propriétaire de Tommy Hilfiger et de Calvin Klein, en raison d’allégations de pratiques discriminatoires à l’encontre des sociétés cotonnières du Xinjiang. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par Pékin pour répondre aux accusations des gouvernements occidentaux et des défenseurs des droits de l’homme concernant le travail forcé dans la région, notamment en ce qui concerne la production de coton. Les États-Unis ont interdit les importations en provenance du Xinjiang en 2021 en raison de ces préoccupations.
Réponse de PVH
Le ministère chinois du commerce affirme que PVH s’engage dans un boycott du coton du Xinjiang et d’autres produits sans base factuelle. PVH, qui a une présence importante à la fois en Chine et aux États-Unis, s’est refusé à tout commentaire, mais a déjà déclaré qu’elle respectait les lois dans toutes les régions où elle opère, y compris la loi américaine sur le Xinjiang. L’entreprise dispose de 30 jours pour répondre aux autorités chinoises, après quoi elle pourrait figurer sur la liste des « entités non fiables » du pays, ce qui l’exposerait à d’autres sanctions.
Opinions des experts
Un fonctionnaire du ministère chinois du commerce a nié tout lien entre l’enquête et les projets américains visant à restreindre certaines technologies chinoises en matière de véhicules électriques. Le fonctionnaire a souligné que la « liste des entités non fiables » ne vise qu’un petit nombre d’entités étrangères qui violent les lois chinoises ou sapent les réglementations du marché, rassurant ainsi les entreprises respectueuses de la loi.
L’apaisement des tensions
Les experts estiment que le calendrier de l’enquête n’est pas clair, mais qu’il vise probablement à nuire à la réputation de PVH auprès des consommateurs chinois et à mettre en garde les entreprises internationales contre la tentation de céder aux pressions occidentales. Cette tactique reflète l’approche « naming-and-shaming » utilisée par les organisations de défense des droits de l’homme en Occident, soulignant la volonté de la Chine d’utiliser des stratégies similaires à des fins militaires.
Implications mondiales
Cette évolution coïncide avec l’escalade des tensions entre la Chine et l’Occident sur des questions telles que les véhicules électriques et la fabrication. Les États-Unis ont récemment proposé des règles visant à interdire l’utilisation de certaines technologies dans les véhicules chinois et russes, en invoquant des problèmes de sécurité. La Chine a déjà placé des entreprises américaines, principalement des entreprises de défense comme Lockheed Martin et Raytheon, sur sa « liste d’entités non fiables » en raison de leurs relations commerciales avec Taïwan.
Inquiétudes de PVH
PVH a reconnu ces risques dans son rapport annuel, soulignant l’attention portée au coton du Xinjiang et les répercussions potentielles sur le chiffre d’affaires et la réputation de l’entreprise. L’entreprise a été citée dans un rapport publié en 2020 par l’Australian Strategic Policy Institute, qui affirmait que de nombreuses entreprises profitaient des abus en matière de travail au Xinjiang. À l’époque, PVH a déclaré qu’elle prenait ces rapports au sérieux et qu’elle continuerait à se pencher sur la question. Avec plus de 29 000 employés dans le monde et plus de 65 pour cent de son chiffre d’affaires réalisé en dehors des États-Unis, l’empreinte mondiale de PVH rend cette enquête particulièrement significative.
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