Les marques de luxe italiennes sous le feu des critiques : l’exploitation du travail et les problèmes de transparence exposés


Principaux enseignements

  • Des travailleurs migrants de la région de Toscane en Italie ont manifesté devant le magasin phare de Montblanc à Genève, accusant la marque d’avoir mis fin à un contrat avec Z Production en raison de l’augmentation des coûts.
  • La manifestation faisait suite à des allégations selon lesquelles Z Production avait exploité les travailleurs en exigeant de longues heures de travail et des salaires insuffisants avant de mettre en place de meilleures conditions de travail en 2022.
  • Un document du tribunal de Milan a révélé un modèle d’exploitation similaire impliquant un sous-traitant de Dior, où les sous-traitants opèrent comme des « coquilles » sous-traitant le travail à des ateliers avec une surveillance laxiste et de mauvaises conditions de travail.

Les produits de luxe italiens sous surveillance

À Genève, des travailleurs migrants originaires de la Toscane, région italienne réputée pour la fabrication du cuir, ont manifesté devant le magasin phare de Montblanc en scandant « Made in Italy : shame in Italy » (Fabriqué en Italie : la honte en Italie). Ces travailleurs, accompagnés de représentants syndicaux italiens et suisses, ont accusé Montblanc d’avoir mis fin à son contrat avec Z Production, un sous-traitant chinois basé en Toscane, en raison de l’augmentation des coûts.

Les travailleurs et les représentants syndicaux ont déclaré que Z Production avait amélioré les conditions de travail en 2022. Toutefois, avant cela, ils ont affirmé que l’entreprise exploitait les travailleurs en exigeant de longues heures de travail et en offrant des salaires inadéquats. Z Production a refusé de commenter ces allégations.

Les problèmes de l’ensemble du secteur exposés

Un modèle d’exploitation similaire a été révélé dans des documents du tribunal de Milan concernant un sous-traitant de Dior. Selon ces documents, les sous-traitants opèrent souvent comme des « coquilles vides », sous-traitant le travail à des ateliers où la surveillance est laxiste et les conditions de travail médiocres. Cela leur permet de proposer des prix bas aux marques de luxe, alors que les travailleurs sont confrontés à des salaires inadéquats et à des conditions dangereuses.

Les procureurs de Milan ont souligné le caractère systématique de cette exploitation, la décrivant comme un modèle d’entreprise conçu uniquement pour maximiser les profits. Si les inspections menées par les autorités italiennes ont conduit certains sous-traitants à améliorer leurs conditions de travail, les experts soulignent que la pression exercée pour réduire les coûts reste un facteur important de maltraitance des travailleurs dans l’industrie du luxe.

Les experts appellent à la réforme

Carlo Capasa, président de la Chambre nationale de la mode, a reconnu la difficulté de contrôler une chaîne d’approvisionnement aussi vaste et complexe, déclarant que même des audits complets sont pratiquement impossibles. Il a insisté sur la nécessité d’une plus grande transparence et d’une plus grande responsabilité au sein de l’industrie.

Antonio Franceschini, du groupe de pression italien CNA Federmoda, a fait valoir que les considérations éthiques telles que les salaires équitables et les réglementations environnementales ont souvent un coût financier pour les entreprises sur le marché concurrentiel du luxe. Il a toutefois souligné l’importance de respecter ces normes pour garantir la protection des droits des travailleurs et l’adoption de pratiques durables.

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