Malgré les récentes menaces de rétorsion formulées par Donald Trump à l’égard de la France et de sa future taxe sur les services numériques, le Premier ministre Boris Johnson s’est engagé à mettre en place une mesure similaire au Royaume-Uni, dès avril prochain.
La ‘taxe GAFA’ à la sauce britannique se montera à 2% du chiffre d’affaires réalisé par les services numériques au Royaume-Uni. Elle ne s’appliquera qu’aux entreprises bénéficiaires, dont les revenus atteignent au minimum 500 millions de livres (640 millions de dollars) par an. Elle devrait bien sûr toucher les géants du Net américains, mais pas uniquement. D’autres sociétés seront également impactées.
Une contribution plus équitable
‘Concernant la taxe sur les services numériques, je pense que nous devons nous pencher sur les grandes entreprises du numérique et sur les énormes bénéfices qu’elles génèrent dans ce pays, en regard des taxes dont elles s’acquittent’, a déclaré mardi le Premier ministre conservateur Boris Johnson, de passage à Salisbury. ‘Elles doivent contribuer de manière plus équitable’, conclut-il, dans des propos relayés par CNN.
À l’approche des élections générales du 12 décembre prochain au Royaume-Uni, taxer les services numériques est l’une des rares mesures plébiscitées tant par le Parti conservateur que par le Parti travailliste.
Une telle taxe n’est évidemment pas au goût du président américain Donald Trump. Lors du sommet de l’OTAN qui s’est déroulé en début de semaine à Londres, ce dernier a déclaré que s’il y avait bien un pays qui pouvait ‘tirer profit’ des entreprises américaines en les taxant, ‘ce serait nous’, rapporte encore CNN.
Tensions transatlantiques
Pas plus tard que cette semaine, l’administration Trump a menacé la France, en réponse à sa ‘taxe GAFA’, d’imposer des droits de douane additionnels, pouvant aller jusqu’à 100%, sur l’équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français.
En juillet dernier, le Parlement français avait donné son feu vert à une taxe de 3% sur les revenus des services numériques, une mesure qui a fait grincer les dents du président Trump. Elle s’applique aux géants du Web dont le chiffre d’affaires mondial est d’au moins 750 millions d’euros et le chiffre d’affaires français d’au moins 25 millions d’euros. L’impôt cible les revenus provenant de la publicité, de la vente de données et des commissions.
Ces nouvelles ‘taxe GAFA’ française et britannique ne participeront en tout cas pas à l’apaisement des tensions commerciales transatlantiques. En effet, les États-Unis ont déjà décidé en octobre dernier d’appliquer une hausse des droits de douane contre des produits européens pour une valeur de 7,5 milliards de dollars, cette fois en représailles à des subventions accordées à l’avionneur européen Airbus.