BNP Paribas veut devenir un « suspect habituel » sur le marché britannique

La banque française BNP Paribas cherche à renforcer sa présence sur le marché très concurrentiel du Royaume-Uni, où elle est actuellement distancée par les banques d’investissement locales et américaines de type « bulge bracket ».

Pour atteindre cet objectif, la banque a renforcé ses équipes de fusions et acquisitions et élargi sa base de clients dans le domaine du courtage d’entreprise. Cette ambition s’est manifestée lorsque le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a choisi BNP Paribas, ainsi que deux géants de Wall Street, pour le conseiller dans l’acquisition du propriétaire de Royal Mail.

Selon Matthew Ponsonby, responsable de la banque mondiale de BNP au Royaume-Uni, « plutôt que de préciser les parts de marché, la progression consiste pour moi à devenir l’un des suspects habituels ». Les ventes de la banque d’investissement ont été le principal moteur de la croissance des bénéfices de 21 % en glissement annuel au deuxième trimestre.

La concurrence s’intensifie

Le marché des transactions au Royaume-Uni a connu une résurgence, avec 38 entreprises en cours d’offre à la fin du mois d’avril, le nombre le plus élevé depuis juin 2022. Les revenus des honoraires de conseil liés aux fusions et acquisitions ont bondi de 38 % depuis le début de l’année par rapport à la même période en 2020.

Le marché est très concurrentiel, Barclays, Goldman Sachs et JP Morgan constituant le trio de tête, selon Dealogic. La Deutsche Bank, la rivale allemande, se classe au 8e rang.

Emmanuelle Bury, responsable nationale de BNP Paribas au Royaume-Uni, a reconnu que la concurrence était rude, mais a souligné que son équipe s’attacherait à aider les entreprises britanniques à accéder au financement international afin de générer de nouvelles affaires. La banque a « la possibilité d’accroître sa part de marché », a déclaré Mme Bury.

Contrairement à certains de ses grands rivaux, BNP Paribas n’a pas cherché à acheter sa place dans le courtage d’entreprise pour accélérer sa croissance et renforcer sa présence. La banque a plutôt privilégié la croissance organique, en investissant dans ses activités en propre plutôt qu’en s’attaquant à de grandes cibles.

Un domaine clé pour la croissance

L’équipe de conseillers de la banque d’investissement au Royaume-Uni compte désormais 13 personnes, avec l’arrivée récente d’un directeur général de Perella Weinberg Partners, afin d’élargir sa liste de clients dans le domaine du capital-investissement. La banque a également recruté Kirshlen Moodley de JPMorgan pour diriger son équipe de fusions et acquisitions au Royaume-Uni et Tom Snowball, ancien directeur exécutif d’UBS, pour diriger son équipe de marchés de capitaux d’actions au Royaume-Uni.

Plusieurs analystes estiment que la banque française a encore de la marge pour se développer. « Elle a montré qu’elle était capable de rivaliser avec les grands groupes, explique Johann Scholtz, analyste chez Morningstar. « Elle est de plus en plus considérée comme la BFI (banque de financement et d’investissement) à laquelle les clients veulent faire appel, en particulier pour l’Europe.

Principales conclusions

– BNP Paribas souhaite renforcer sa présence sur le marché britannique.
– La banque se concentre sur la croissance organique plutôt que sur les acquisitions
– Le marché des transactions au Royaume-Uni a connu une résurgence, avec 38 entreprises sous offre à la fin du mois d’avril.

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