Le Rassemblement National (RN) d’extrême droite, dirigé par Marine Le Pen et le chef de file Jordan Bardella, a remporté le premier tour des élections législatives anticipées en France. Le RN a obtenu près de 33,2 % des voix. Ensuite, le Nouveau Front Populaire (NFP) de gauche a recueilli 28,1 %, tandis que Renaissance du président Emmanuel Macron et du Premier ministre Gabriel Attal a dû se contenter de 20,8 %.

Le contexte : Le pari d’Emmanuel Macron a échoué. Le président français a dissous le gouvernement après les élections européennes désastreuses du 9 juin et a appelé à des élections législatives anticipées. Beaucoup qualifient déjà ce choix de « plus grosse erreur de l’histoire récente de la France ».

Les nouvelles : Lors du premier tour de ces élections législatives dimanche, le Rassemblement National a même mieux performé que lors des récentes élections européennes. Le parti a atteint 33,2 %. Il est important de noter qu’il s’agit du premier tour. Seuls les candidats ayant obtenu plus de 50 % dans leur circonscription sont directement élus. Dans les autres circonscriptions, les candidats restants – ayant obtenu au moins 12,5 % – s’affronteront à nouveau le dimanche 7 juillet.

Collaboration entre Renaissance et NFP ?

L’analyse : Les élections législatives françaises semblent se transformer en une lutte entre trois blocs.

• D’une part, il y a évidemment le Rassemblement National d’extrême droite. Ils se présentent avec quelques candidats indépendants de Les Républicains sous la bannière Union de l’extrême droite (UXD).
• Ensuite, il y a le Nouveau Front Populaire (NFP), une coalition de nombreux partis de gauche et écologistes avec Jean-Luc Mélenchon comme figure de proue.
• Enfin, il y a Renaissance d’Emmanuel Macron. Ils se présentent sous le cartel Ensemble pour la République (ENS) avec des partis plus petits comme le Mouvement démocrate et Horizons.

Selon les prévisions actuelles, le Rassemblement National et ses alliés n’obtiendront pas la majorité absolue. Pour éviter que ce scénario cauchemardesque ne devienne réalité dimanche, le NFP a décidé de ne pas se présenter au second tour dans les circonscriptions où ils ont actuellement le troisième plus grand nombre de voix. Ainsi, l’ENS a plus de chances de battre le RN dans ces districts. Au sein de Renaissance, il est question de faire de même.

• Si le Rassemblement National n’obtient pas la majorité absolue, les deux autres blocs devront s’allier pour former un gouvernement français. Étant donné les énormes différences socio-économiques entre les deux blocs, les négociations gouvernementales risquent d’être extrêmement difficiles, avec beaucoup d’incertitude pour la France.