La moitié des employés de la BCE estiment que Christine Lagarde ne fait pas du bon travail

Selon un sondage syndical, environ 50% des salariés attribuent une note d’échec à Christine Lagarde, l’actuelle directrice de la Banque centrale européenne. Les résultats sont particulièrement stupéfiants lorsqu’on les compare aux taux d’approbation de ses prédécesseurs.

Pourquoi est-ce important ?

Les critiques négatives à l'encontre de Lagarde ne la présentent pas seulement comme une personne arrogante et dure. Elles pèsent aussi sur les éloges entourant une baisse des taux d'intérêt : son propre personnel ne la juge pas suffisamment compétente."

À la une : 50,6% des salariés interrogés estiment que la politique de Lagarde est « mauvaise » ou « très mauvaise ».

  • Lagarde est au milieu de son mandat de huit ans à la tête de la BCE. Sa politique n’est pas suffisamment convaincante : dans une enquête syndicale, 20,1% des salariés qualifient ses performances de « très mauvaises » et 30,5% de « mauvaises ».
  • 24,2% considèrent Lagarde comme « moyenne ».
  • Parmi les avis positifs, 12,3% des personnes interrogées estiment que Lagarde fait du bon travail, 8% la trouvent « très bonne » et 2,6% « excellente ». Au total, cela ne représente que 22,9%.
  • Ses collègues lui reprochent des choix trop politiquement réfléchis, ainsi le fait qu’elle donne la priorité à ses propres intérêts. Cela contraste fortement avec son prédécesseur Mario Draghi, qui n’a pas agi de cette façon, selon les réponses consultées par Politico.

« Mario Draghi était là pour la BCE alors que la BCE semble être là pour Christine Lagarde »

Une réponse donnée par un employé lors de l’enquête.

Lagarde peut-elle inverser la tendance à la tête de la BCE ?

Les détails : la comparaison avec Draghi montre de nettes différences.

  • Mario Draghi a obtenu de bien meilleurs résultats. Dans le même sondage, il a reçu 75,5% de notes positives de la part des employés à la fin de son mandat. 28,8% l’ont même considéré comme « excellent ».
  • Seulement 2% des salariés l’ont jugé « très mauvais » et 6,9% des employés « médiocre ».
  • Son prédécesseur, Jean-Claude Trichet, n’a obtenu une telle note que de la part de 14,5% des personnes interrogées.

Nuance : le Conseil d’administration estime que les critiques adressées à sa présidente sont injustifiées.

  • « Le président et le Conseil des gouverneurs sont pleinement concentrés sur leur mandat et ont mis en œuvre des mesures politiques pour répondre aux événements sans précédent de ces dernières années, tels que la pandémie et les guerres », a déclaré le Conseil des gouverneurs de la BCE. Ils restent derrière Lagarde.
  • Mario Draghi a effectivement connu une période géopolitique plus apaisée. Il a pu maintenir plus facilement la BCE sur les rails. Là où Lagarde doit naviguer en eaux profondes.
    • Cependant, elle n’est pas appréciée pour avoir pris position, par exemple, sur la guerre à Gaza. La BCE doit rester neutre, estime-t-on au sein de l’institution.
  • En attendant, l’image de Lagarde en tant que dirigeante autocratique persiste au sein de son personnel. Et cela se répercute sur les perspectives d’avenir de ses politiques. Plus de la moitié d’entre eux pensent que la BCE ne sera pas en mesure de tenir sa promesse de freiner l’inflation.

(OD)

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