Une étude montre que près de 75 % des bateaux de pêche industrielle ne font pas l’objet d’un suivi public. Cette situation pose une menace sérieuse pour les stocks de poissons déjà en déclin, et pour les écosystèmes marins.
C’est toujours le « Far West » dans les océans : la pêche non-réglementée menace les stocks mondiaux de poissons

Pourquoi est-ce important ?
Cette découverte met en évidence un déficit majeur dans la surveillance de la pêche, un élément crucial pour atteindre les objectifs environnementaux internationaux, tels que l'ambition fixée lors du sommet sur la biodiversité COP15 en 2022 de protéger au moins 30 % des terres et des mers d'ici 2030.Dans l’actualité : L’étude, publiée dans la revue scientifique Nature, s’appuie sur des données GPS pour suivre des centaines de milliers de navires. Elle intègre également l’utilisation d’images radar satellitaires et d’intelligence artificielle pour surveiller les activités maritimes entre 2017 et 2021. En moyenne, 63 000 navires étaient détectés à tout moment, la moitié étant des navires de pêche industrielle.
Invisibilité de trois quarts des navires de pêche
Zoom avant : Sur l’ensemble des navires de pêche industrielle identifiés, entre 72 et 76 % n’étaient pas suivis par des systèmes publics. C’est un énorme contraste avec les données des études antérieures.
- Un grand nombre de ces navires naviguent autour de l’Afrique et de l’Asie du Sud.
- Les données de suivi officielles révélaient que l’Europe et l’Asie affichaient des niveaux d’activité similaires en termes d’heures de pêche. Cependant, en incluant les navires non déclarants, l’Asie représentait 70 % de l’activité de pêche mondiale, contre seulement 12 % pour l’Europe.
- Une découverte notable de cette étude est la fréquente intrusion de bateaux de pêche non surveillés dans des aires marines protégées. En moyenne, cinq de ces navires sont observés chaque semaine dans la réserve marine des Galápagos. Et jusqu’à vingt dans la zone de la Grande Barrière de Corail.

Un manque de surveillance alarmant
Zoom arrière : L’étude souligne une inégalité notable dans le contrôle des activités maritimes comparé aux activités agricoles.
- Ce « Far West » des océans complique la tâche des gouvernements et des organisations pour assurer une surveillance efficace.
- Ces constatations soulignent la nécessité d’une transparence et d’une réglementation accrues dans le secteur de la pêche à l’échelle mondiale.
En conclusion : Cette étude révèle une lacune alarmante dans la surveillance de la pêche industrielle mondiale. C’est une menace directe pour la durabilité des écosystèmes marins et la réalisation des objectifs environnementaux internationaux.