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Les pays en développement paient le prix fort pour une décennie d’emprunts bon marché

Les pays en développement paient le prix fort pour une décennie d’emprunts bon marché
Getty Images

Une crise de la dette menace les pays en développement, alors qu’une décennie d’emprunts bon marché fait payer la facture aux pays les plus pauvres du monde.

Pourquoi est-ce important ?

Même si l'inflation se stabilise, les taux d'intérêt devraient être plus élevés au cours de la prochaine décennie que durant la période qui a suivi la crise financière de 2008. Cette tendance est influencée par plusieurs facteurs : l'augmentation des niveaux d'endettement, les changements dans la mondialisation, l'augmentation des dépenses de défense, la transition vers les énergies renouvelables, les appels croissants à la redistribution des revenus par les mouvements populistes et l'inflation persistante. Ce sont surtout les pays en développement qui en ressentiront le plus l'impact.

Dans l’actualité : la Banque mondiale avertit que le fardeau de la dette de certains des pays les plus pauvres du monde est sur le point d’atteindre des niveaux de crise.

  • La cause en est la combinaison de taux d’intérêt élevés et d’économies déjà fragiles.

200 milliards de dollars d’ici à 2024

Zoom sur la situation : d’ici 2024, ces pays, que les investisseurs du monde riche appellent « marchés frontières », devront rembourser environ 200 milliards de dollars en obligations et autres prêts.

  • Dans son récent rapport sur la dette, la Banque mondiale indique que 24 pays à faible revenu devront dépenser 21,5 milliards de dollars cette année et l’année prochaine pour financer leur dette souveraine étrangère. Cela représente une augmentation de près de 40 % par rapport aux deux dernières années.
  • Les obligations émises par la Bolivie, l’Éthiopie, la Tunisie et une douzaine d’autres pays ont déjà fait défaut. Elles se négocient à des niveaux qui suggèrent que les investisseurs se préparent à des défaillances.
  • La situation est particulièrement grave parce que ces pays ont de petits marchés intérieurs. Ils doivent se tourner vers des prêteurs internationaux pour financer des hôpitaux, des routes, des écoles et d’autres installations vitales.

Les pays qui dépensent plus pour le service de la dette que pour l’éducation et les soins de santé

Zoom arrière : la Réserve fédérale américaine souhaitant maintenir les taux d’intérêt à un niveau élevé plus longtemps, les marchés de la dette de ces pays s’assèchent. Ce qui les empêchera d’emprunter davantage et exacerbera les nombreux risques liés aux taux d’intérêt en 2024.

  • Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), environ 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays qui dépensent plus pour le service de la dette que pour l’éducation et la santé. Cela représente environ la moitié de la population mondiale.

(JM)

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