Après le plafond des prix qui n’est de toute évidence plus efficace, une nouvelle mesure se dessine pour tarir les revenus pétroliers du Kremlin. Un vrai blocus naval instauré à la sortie de la Baltique, pour des raisons environnementales.
Après le plafond des prix, un véritable blocus naval en Baltique pour le pétrole russe ?

Pourquoi est-ce important ?
La stratégie mise en place par l'UE et le G7 - un plafond de prix de 60 dollars le baril via les assureurs maritimes - a fait long feu. La Russie a trouvé la parade en contournant les voies commerciales habituelles grâce à de nombreux pétroliers "fantômes" parfois bons pour la casse. Les Occidentaux réfléchissent donc à de nouvelles mesures, plus radicales, pour assécher les revenus pétroliers du Kremlin.Blocus naval dans les détroits danois
La nouvelle idée qui a fait son chemin : confier au Danemark la mission de contrôler les navires.
- Il est quasiment impossible de pister tous les navires fantômes du Kremlin sur les mers du monde. Ils brouillent les pistes en coupant leur système de localisation par satellite, ou en changeant de nom et de port d’attache dans les registres. Mais on peut les coincer là où ils doivent tous passer.
- Or, 60% des exportations pétrolières maritimes totales de la Russie partent de la Baltique, et tous ces navires doivent emprunter le détroit du Danemark pour rejoindre les océans. Un goulot d’étranglement parfait pour une grande opération de douane qui s’apparenterait à un vrai blocus.
- Le royaume nordique, membre de l’OTAN et de l’UE, pourrait aisément cibler les pétroliers transitant par ses détroits pour intercepter tous ceux voyageant sans assurances occidentales en règle. Et selon trois personnes informées des discussions à Bruxelles qui se sont confiées au Financial Times, l’idée fait son chemin.
Un prétexte environnemental
De l’excès de zèle ? Non, une inquiétude légitime. Car Moscou utilise de vieux navires, qui naviguaient sous des normes de sécurité plus basses et ont parfois été rachetés alors qu’ils attendaient le démantèlement. De réelles bombes flottantes, qui naviguent en plus sans assurance. En vertu des lois permettant aux États de contrôler les navires qui posent des menaces environnementales, le Danemark serait dans son droit de les arraisonner.
- Le volume de pétrole russe transitant par les détroits danois chaque jour est l’équivalent d’environ 2 millions de barils de brut, ou trois navires Aframax, les plus grands des superpétroliers, précise encore le quotidien économique.
- Or, on sait que presque plus rien du pétrole russe est encore vendu sous le plafond qu’ont imposé les Occidentaux. Les statistiques officielles russes, quant à elles, avancent un prix moyen sur les ventes d’octobre supérieur à 80 dollars le baril.